Par le Dr Pierre Nicolau
Les joues striées ou quadrillées de rides plus ou moins profondes sont perçues comme particulièrement inesthétiques car elles altèrent la physionomie. Ce que l’on appelle le fripé jugal est l’un des signes les plus visibles du vieillissement cutané et il est souvent prématuré par rapport à l’âge chronologique. La recherche de traitements efficaces, sûrs et durables est importante et aujourd’hui, nous pouvons répondre effi cacement à cette demande.
État des lieux des causes du fripé jugal
On le constate à partir de 35 à 38 ans où il commence à se manifester sous forme de fines ridules. Il commence à être visible autour de 42 à 45 ans. Dans la plupart des cas, il devient nettement présent vers les 55 ans. Ce fripé est causé par un vieillissement prématuré des couches superficielles de la peau. Il peut provenir de facteurs génétiques ou de facteurs extrinsèques tels que les excès de tabac et d’alcool, de soleil et d’UV qui sonnent le glas de la peau. Les patients qui viennent consulter passent du temps en plein air, au ski, car la montagne est plus néfaste que la mer (où la chaleur pousse à s’hydrater et à se protéger plus).
Ce manque chronique d’hydratation combiné à une surexposition aux UV va entraîner deux facteurs concomitants : la peau se relâche car elle a perdu sa structure.
Et la disparition du collagène de type I qui maintient la peau dans l’intégrité de sa structure et dans le bon fonctionnement cellulaire crée les ridules et la perte d’élasticité. Il faudra donc recréer la physionomie originelle du patient en compensant ce qu’il a perdu avec l’âge et les facteurs extérieurs.
En cela, le relâchement cutané devra être traité autant que les rides des joues pour un résultat satisfaisant, naturel, et sans créer de volume là où il n’y en avait pas à l’origine. Concernant les tempes, cette zone ne doit pas être négligée car après 50 ans on perd entre 60% et 70% de volume. Les injections se font en profondeur pour éviter tout risque vasculaire ou nerveux.
La polyvalence de l’inducteur collagénique
Je privilégie le Ellansé M pour les pertes de volume et le Ellansé S pour la stimulation pure du collagène de la peau. D’après mon expérience, ainsi que les études cliniques et les preuves histologiques, c’est pour moi le produit le plus stable, avec un excellent profil d’innocuité.
Ellansé est composé d’un gel à base de carboxyméthylcellulose (CMC) et de microsphères de polycaprolactone (PCL) qui sont entièrement biorésorbables et biodégradables pour un effet à long terme. Ces sphères sont les plus petites microsphères de produits résorbables. Lisses et régulières, ces microsphères ne changent pas de forme ni de volume avant de disparaître au bout de 24 mois environ.
Pour permettre de mieux visualiser la technologie du produit, imaginez des spaghettis dans une passoire que l’on coupe de plus en plus petits. Tout reste dans la passoire, jusqu’à ce que devenues hyper petites, les sphères disparaissent en se transformant en gaz carbonique et en eau. C’est pourquoi la durée est longue par rapport aux autres fillers sur le marché. De plus, Ellansé recrée du collagène de types I et III qui à leur tour, régénèrent la peau en la restructurant au niveau cellulaire.
Technique d’injection pour un aspect « lissé-lifté »
J’utilise une canule fine sous le derme, et je l’injecte par technique rétrotraçante en toutes petites quantités. L’idée est de faire de fines lignes en éventail afin de fabriquer un nappage. Les points d’entrée se font devant l’oreille et en arrière de la commissure de la bouche afin que l’éventail couvre toute la surface de la joue, ce qui nécessite en moyenne une seringue. Ensuite, il faudra attendre que le nouveau collagène soit produit par les tissus, soit 2 à 3 mois. Le résultat est visible à la fois au fauteuil, grâce aux propriétés comblantes du produit où les volumes sont immédiatement restaurés, et sur une longue durée, causée par la stimulation de production naturelle du propre collagène de la patiente. La durée du résultat perdure en moyenne de deux ans.
Dr Pierre Nicolau : Chirurgien plasticien. Diplômé de la Faculté de médecine de Montpellier. Attaché aux Hôpitaux de Paris spécialisé dans la chirurgie réparatrice. Exerce depuis 2014 en Espagne dans sa clinique à Figueres. Enseignant de 68 cours universitaires, et auteur de 70 articles dans les revues scientifiques majeures. Membre de la SOFCPRE, de la SOFCEP, ISAP, et en Espagne de la SECPRE et de la SEME.
Plus d’information : dr-nicolau.com/en/home/