Dr Sabine Zenker
Le vieillissement qui apparait dans la région du cou se manifeste par des rides horizontales, des bandes platysmales et un relâchement cutané. C’est l’un des signes de vieillissement les plus visibles mais également l’un des plus difficiles à prévenir et à traiter.
L’activité musculaire, ainsi que l’héritage génétique, contribuent à l’accentuation de ces signes de vieillissement. Ainsi, nous rencontrons désormais de plus en plus de jeunes patients dans nos cliniques qui souhaitent retrouver un ovale plus marqué, une mâchoire plus définie et une peau plus lisse et uniforme aussi bien au niveau du cou que du décolleté.
Compte tenu des différences individuelles qui affectent les changements structurels et fonctionnels qui impactent cette zone, une approche individuelle est primordiale, même si ces changements se produisent généralement uniformément pour tout patient, quelque soit son âge. Pour rappel, le vieillissement intrinsèque implique des facteurs chronologiques tels que la génétique et les changements hormonaux, conduisant à une baisse de la production de collagène et d’élastine (Zhang & Duan, 2018). Le collagène, cette protéine indispensable, apporte à la peau fermeté et élasticité, tandis que l’élastine lui permet de s’étirer et de se remettre en place. La quantité et la qualité de ces fibres diminuent avec l’âge, la peau du cou perdant de sa fermeté et de sa résilience.
Les traitements proposant la stimulation des structures susmentionnées gagnent en popularité : la biostimulation revient sur le devant de la scène !
Ce sont souvent des procédures reposant sur des appareils, comme par exemple la radiofréquence (RF) ou les peelings chimiques et injectables sous forme de mésothérapie (ex. polynucléotides) ou en injection (ex. acide hyaluronique). Ce n’est qu’en atteignant les couches plus profondes de la peau que la stimulation de la production de collagène et le resserrement du relâchement cutané atteignent leur efficacité maximale.
Parmi les biostumulateurs actuellement disponibles qui visent à améliorer la peau par le principe de néocollagenèse, nous souhaitons, avec cette contribution, attirer une attention particulière sur un injectable entièrement liquide et sans particules, à base de polycaprolactone (PCL) (©GOURI). La substance PCL bien connue est généralement utilisée comme une charge constituée de microsphères PCL en suspension dans une substance porteuse. Contrairement à cette approche, ce nouveau PCL injectable ne contient plus de microparticules de PCL ressemblant à de la poudre (Le PCL est entièrement solubilisé), ce qui donne une formule sans particules. Le mode d’injection intradermique permet ainsi pour des zones larges demandant de grandes capacités d’étalement une biostimulation efficace de la zone traitée sans effets secondaires tels que par la formation de nodules. Et comme ce PCL est contenu dans une seringue préremplie prête à l’emploi sous une forme entièrement liquide, aucune préparation préalable à l’intervention n’est nécessaire.
Cas 1: La patiente, une femme de 47 ans.
Cette femme présentait plusieurs lignes horizontales profondes du cou (aussi appelées «collier de Vénus»), une peau ridée et un fort relâchement cutané, en particulier dans la zone sous-mentonnière. Un protocole contenant plusieurs injections intradermiques de ce PCL liquide pour stimuler le collagène naturel de l’organisme afin de traiter les symptômes cités ci-dessus a été établi : un total d’environ 2 ml de l’agent a été injecté selon une technique rétrograde linéaire en utilisant une canule à pointe émoussée de 25G de 50 mm par un point d’entrée dans la zone sous-mentonnière en effectuant trois vecteurs de chaque côté. Enfin, ce PCL liquide a été injecté par la technique point à point en profondeur à raison de 0,1 cc par point (un total d’environ 10 points, espacés d’environ 2 cm). Au total, trois traitements ont été effectués à 6 semaines d’intervalle.
Les résultats du traitement ont été vérifiés deux fois à 2 et 4 mois après la fin de la série de traitements. Les rides horizontales étaient encore visibles juste après les deux premiers traitements, mais des progrès notables ont été observés après le premier traitement, montrant des rides du cou moins visibles et une meilleure fermeté de la peau sous-mentonnière lors de la visite du patient pour le deuxième traitement. Lors du contrôle final, le patient a obtenu des résultats améliorés, ne présentant plus aucun signe visible de lignes horizontales. Quant au laxisme de la peau, les résultats sont restés stables montrant une efficacité durable du produit injecté.
Ce nouveau polycaprolactone PCL injectable entièrement liquide a montré une efficacité prolongée et progressive en matière de biostimulation, entraînant un raffermissement et un rajeunissement de la peau avec une éviction faible. En fonction de la gravité du vieillissement cutané et de ses spécificités, le nombre de séances de soins peut être adapté. En outre, la combinaison avec d’autres options de traitement telles que la toxine botulique, les produits de comblement, le resurfaçage de la peau ou les fils tenseurs peuvent être facilement combinés par le médecin. En rappelant qu’anatomiquement le cou commence au niveau de la ligne péri-crânio-cervicale et se termine au niveau de la clavicule (Caplin & Perlyn, 2009), ce protocole utilisant de la polycaprolactone liquide qui offre une biostimulation efficace et un grand étalement est un complément parfait pour cette zone si difficile à traiter.
Dr Sabine Zenker : Dermatologue esthétique allemande certifiée KOL international mondialement connue pour ses traitements médico-esthétiques élégants et non invasifs pour le rajeunissement du visage et la régénération des cheveux. Membre certifié des sociétés allemande, européenne et américaine de dermatologie. Depuis 2003, Sabine Zenker dirige l’un des cabinets privés de dermatologie esthétique les plus prestigieux d’Europe qu’elle a elle-même fondé, DrZenkerDermatology, à Munich, en Allemagne.