Par le docteur Claude CHAUCHARD
On a, dit-on, l’âge de ses artères, et c’est vrai. Mais aussi celui de sa silhouette, car celle-ci se voit !
Tout le monde est d’accord : un gros ventre n’est pas esthétique mais surtout dangereux pour la santé. Alors, sans indulgence vis-à-vis de vous-même, regardez-vous en photo, il y a dix ou quinze ans. Vous étiez mince et svelte, vous n’aviez pas de ventre ! Quelques années plus tard, des bourrelets sont apparus au niveau de votre taille, les fameuses « poignées d’amour » !
Joli nom pour des amas de graisse qui peu à peu vont envahir votre taille et pousser votre ventre en avant. On parle alors de « brioche », encore un nom gentil, ou de « pneu », ce qui l’est moins.
Des gros ventres, il y en a de toutes sortes et de différentes formes, c’est ce que j’appelle la « géométrie » des gros ventres. J’en vois tous les jours en consultation : des ronds, des triangulaires, d’autres en forme de V renversé, comme un écusson, d’autres enfin, en goutte d’huile, débordant largement sur la ceinture.
Avec l’expérience, j’ai la ferme conviction que les gros ventres ne « poussent » pas par hasard. Il existe toujours une ou plusieurs causes sous-jacentes. De plus, ce qui est très intéressant pour un médecin, j’ai souvent constaté que l’excès de graisse se dépose généralement en regard de l’organe qui souffre. S’il se situe au niveau du nombril, c’est le signe d’un mauvais fonctionnement du foie ou de l’estomac, si la graisse est localisée sous le nombril, ce sont souvent les intestins qui fonctionnent mal et si la graisse est répartie sur l’ensemble du ventre, c’est plutôt le pancréas qui est en cause.
Un gros ventre se soigne au cas par cas, en fonction des causes qui sont à son origine.
Ces causes, je les ai regroupées sous ce terme mnémotechnique, le syndrome des 4S :
– S comme Sucres.
– S comme Sécrétions digestives perturbées.
– S comme Stress.
– S comme sédentarité.
Pour perdre son ventre, il faut traiter ces quatre causes, en fonction de chaque cas mais quel est le traitement d’un gros ventre ? Tout dépend de la ou des causes de ce gros ventre. Ma méthode, la Chrono-Géno-Nutrition, permet de détecter et de traiter les deux premières causes : allergie ou intolérance aux sucres ou hydrates de carbone et secrétions digestives perturbées (mauvais fonctionnement du foie, de l’estomac, des intestins ou du pancréas). Si les dépôts graisseux sont d’origine nerveuse, il faudra soigner le stress, (relaxation et sommeil de meilleure qualité). Contre la sédentarité, il faut s’efforcer de faire de l’exercice. Il n’est pas nécessaire pour cela de s’inscrire dans un club de sport, la gymnastique au quotidien est à la portée de tous : marche à pied, monter les escaliers, vélo, natation etc. Choisissez d’abord une activité physique qui vous plaise.
J’insiste sur ce point : si vous avez pris du ventre, que vous soyez un homme ou une femme, il faut vite réagir pour ne pas laisser votre ventre vous envahir, sinon il risque de pousser en long, en large et en travers !
Si j’insiste, c’est que l’étape ultime d’un gros entre, c’est ce que nous appelons le « syndrome de la bedaine ». Il est encore trop peu connu et donc insuffisamment traité et pourtant, il s’agit d’une véritable maladie. Nous savons aujourd’hui qu’il s’agit d’une maladie inflammatoire car la graisse abdominale entretient l’inflammation systémique. Expliquons-nous : quand il y a trop de graisse au niveau du ventre, les adipocytes ou cellules graisseuses réagissent comme si cette graisse était un agresseur étranger. Car nous savons aujourd’hui que ces cellules ne sont pas que des « sacs à graisse » mais de véritables glandes qui secrètent des hormones (comme la leptine) et des substances inflammatoires, les adipokines. En un mot, le tissu adipeux produit des cytokines inflammatoires ; de plus, cette inflammation systémique évolue à bas bruit en s’intensifiant avec l’âge, on parle alors d’inflammaging, une véritable bombe à retardement ! Cette inflammation systémique est en effet à l’origine de maladies graves comme le cancer, l’infarctus et autres maladies cardio-vasculaires, l’ostéoporose, la fatigue chronique ou la dépression. Phénomène peu connu, il touche 25 % des adules, principalement des hommes. Il est lié aux secrétions qui circulent dans notre sang et qui vont littéralement bombarder nos organes cibles : le cœur et les vaisseaux en particulier mais aussi le cerveau, le système ostéo-articulaire etc…d’où les dégâts causés dans ces organes.
Comment éteindre l’incendie ?
Tout d’abord en détoxifiant l’organisme, en commençant par modifier son alimentation qui sera composée d’aliments sains, de saison et le plus frais possible. Je recommande de boire, chaque jour, des jus de légumes et de fruits frais. Attention à la cuisson : évitez de trop les cuire pour conserver leurs vitamines et minéraux, préférez le cru au cuit et surtout au trop cuit. Vous donnerez la préférence aux aliments pauvres en sucres et vous découvrirez à quel moment il vaut mieux les manger en respectant ce dicton : le matin, manger comme un roi, le midi, comme un prince, à 16 h comme les enfants et le soir comme un pauvre. Si vous avez des ennuis digestifs : colite, constipation, maux d’estomac, il faut les traiter en parallèle et souvent ce changement de nutrition suffit à régler les problèmes. Si votre ventre rond est d’origine nerveuse, c’est le stress qu’il faut soigner et s’il est dû à la sédentarité, le remède est simple : il faudra bouger plus !
Un « gros ventre » n’est jamais une fatalité. Il faut le prendre au sérieux et faire le traitement qui convient à chaque cas particulier pour retrouver un ventre plat. Ensuite, il ne tiendra qu’à vous de le conserver…pour toujours !
Pour aller plus loin :
« Maigrir autrement avec la Chrono-Géno-Nutrition » (Michel Lafon) et http://chrono-geno-nutrition.aujourdhui.com/
A paraître : « Le ventre plat avec la Chrono-Géno-Nutrition » (Editions Michel Lafon)