Par le Dr Benjamin Cozanet
La zone périorbitaire est la plus fragile et la plus sujette au vieillissement prématuré. Si la chirurgie des paupières reste la première opération en terme d’âge moyen des patients, les traitements combinés peuvent répondre de manière non invasive et sur mesure à chaque problématique, sans changer l’expression du regard ni la forme de l’oeil. Une approche pérenne et holistique pour traiter en préservant l’intégrité de la «fenêtre de l’âme».
Repositionner le sourcil avec des ultrasons micro-focalisés
Le sourcil encadre la zone périorbitaire, certains le comparant même à la «casquette» qui va contribuer à donner sa typicité au regard. C’est pourquoi lorsque je fais un rajeunissement complet de la zone périorbitaire, je commence toujours par repositionner le sourcil en travaillant avec un appareil à ultrasons micro-focalisés, ces derniers permettant une restructuration en profondeur où l’induction de la néocollagénèse va restituer à la peau plus de densité et d’élasticité tout en remontant les traits affaissés.
Je débute la séance par une petite anesthésie locale avec des micro-injections de xylocaïne adrénalinée ce qui permet de travailler sans occasionner de douleur au patient et l’aider à rester immobile lorsque les tirs d’ultrasons sont envoyés. Il en résulte une plus grande précision dans l’envoi des tirs d’ultrasons et un résultat optimisé. Je traite en premier le dessus du sourcil en répartissant mes lignes de tirs d’ultrasons micro-focalisés en fonction de la forme souhaitée par la patiente. J’augmente le nombre de tirs sur la tête du sourcil afin d’ouvrir la région de la glabelle et rendre le regard plus lumineux. Ensuite je passe aux côtés afin de remonter et relever la queue, ce qui apporte un effet rajeunissant et dynamique. Dans le cas d’une patiente avec une paupière lourde et tombante, il est possible, en remontant manuellement et le plus haut possible la paupière, d’envoyer une ligne d’ultrasons permettant en toute sécurité afin de la relever et par là-même de défatiguer le regard. Quant à la paupière inférieure et la patte d’oie, j’adapte selon le besoin la répartition des lignes de tir au niveau du rebord orbitaire pour un réel effet tightening, redensifiant et lissant.
J’ai découvert aussi que les poches malaires étaient une bonne indication pour un traitement par ultrasons micro-focalisés, avec un protocole de 3 à 4 séances espacées d’un mois. Dans ce cas, j’utilise la sonde d’ultrasons de 4.5 mm puis celle de 3 mm dans la même séance pour entraîner une résorption de l’oedème et l’obtention d’un effet tenseur et lissant de la paupière inférieure.
Une fois ce travail de repositionnement effectué, on attend deux semaines avant de compléter si besoin. Les résultats de ce traitement commencent à être visibles dès le premier mois post-séance et atteignent leur acquis définitif au bout de 3 à 6 mois selon l’âge et le type de peau, pour une durée moyenne de 24 mois voire plus.
Un regard plus pétillant
On peut comparer le rajeunissement du regard à une mise en lumière par un effacement des zones d’ombre causées par une squelettisation du visage. En premier, je comble les fosses temporales creusées avec un filler volumateur qui restera bien en place. Si nécessaire, je traite aussi un front décharné en injectant tout en subtilité un AH moyennement réticulé, ce qui permet d’adoucir le regard en restaurant de manière souple les volumes perdus. Ensuite je passe à l’injection du coussinet de charpie avec un AH moyennement réticulé afin de le repulper et de le remettre en lumière. Dans une indication d’oeil creux, un AH faiblement réticulé est injecté en petite quantité dans le coin supéro-interne, ce qui rend le regard moins las et plus frais.
Dans le cas d’une vallée des larmes affaissée et d’un cerne creusé, j’injecte à la canule au contact osseux sous le muscle un AH moyennement dense qui permettra un comblement à la fois souple et durable, avec une belle capacité d’intégration tissulaire, qui s’adaptera parfaitement aux mimiques. Pour les rides superficielles, il est possible de les lisser avec la blanching technique où j’injecte à l’aiguille des quantités de la taille d’une tête d’épingle d’un AH faiblement réticulé dans le derme superficiel, afin de combler la ride et d’obtenir un maximum d’hydratation. Un travail d’orfèvre, tout en finesse, où les résultats dans cette zone de peau très fine restent stables pendant 24 mois.
J’apprécie beaucoup ce travail subtil, par petites touches, où l’on voit la lumière gagner sur l’ombre et les expressions de fatigue et d’anxiété laisser place à un regard jeune, frais, et optimiste.
Dr Benjamin Cozanet : Lauréat et médaillé de la Faculté de Médecine de Paris, ancien chef de clinique de l’université Paris Descartes. Diplômé du Collège International de Médecine Esthétique. Membre de la Société Française de Médecine Morphologique et Anti-âge, de la Société Francophone des Lasers Médicaux.
Plus d’informations : drbenjamincozanet.com