Dr Richard ABS
Un simple coup d’œil réduit souvent les fesses à deux hémisphères juxtaposés l’un contre l’autre, entre le dos et la naissance des membres inférieurs. Mais à s’y intéresser de plus près, leur anatomie « multi-facettes » se révèle comme par enchantement.
Tout en haut des fesses, le pli inter-fessier marque le clivage entre les deux globes fessiers. Il s’ouvre en V à la manière d’un décolleté sur le bas du dos. Puis il rejoint la ligne creuse de la cambrure, formant alors un losange en relief emprisonné entre deux fossettes, dites « fossettes de Vénus », là où se dessine la chute des reins.
Une intervention, appelée « lipomodelage »
Il est possible, chirurgicalement, de marquer davantage cette transition grâce à une lipoaspiration modelante du bas du dos et des poignées d’amour. Cette technique permet d’affiner la taille et de mettre en valeur le « décolleté » inter-fessier, que l’on peut également rehausser par un lipomodelage (injection de graisse) du haut des fesses.
Ensuite, sur les côtés, une petite dépression se dessine entre les hanches (poignées d’amour) et le haut des cuisses (culotte de cheval). Cette concavité naturelle est diversement appréciée, défendue par certains qui voient en elle la « signature musculeuse » des fesses, mais bannie par d’autres qui souhaitent la combler pour l’effacer afin d’obtenir des fesses rondes comme la lune, formant une courbe continue entre la taille et les cuisses.
Cette intervention, appelée « lipomodelage » se fait en prélevant de la graisse des patients à des endroits où elle est indésirable (ventre, poignées d’amour, intérieur/extérieur des cuisses) et à la repositionner dans les creux à combler.
Contrer l’effet « fesses tombantes »
En continuant notre tour des fessiers (dans le sens inverse des aiguilles d’une montre), on accède au pli sous-fessier qui se former avec le temps. Il apparaît au fil des ans, s’étirant parfois jusqu’à la « culotte de cheval ». Les fesses perdant de leur volume, il leur arrive de se prolonger latéralement au point de ne plus être caché par les sous-vêtement, accentuant l’effet « fesses tombantes ».
Plusieurs solutions : L’augmentation du volume de la fesse peut « redresser » la situation soit par le lipomodelage (injection de graisse) dans le plan sous-cutané, appelé le BBL Brazilian Butt Lift, soit par l’insertion d’un implant fessier. A un stade plus avancé, le lifting des fesses est la solution de choix. Il consiste à retendre les fesses vers le haut. Durable et efficace (la silhouette est rajeunie significativement), il laisse toutefois une cicatrice horizontale en bas du dos. Moins radicale, l’autre solution consiste à mobiliser, par lipoaspiration, la peau des fesses par rapport aux plans profonds, puis à l’immobiliser le temps de la cicatrisation en position haute grâce à un fil passé en « bourse » sous la peau (Elasticum®). On peut y associer aussi, dans le même temps opératoire, un lipomodelage (injection de graisse) si du volume doit être redonné aux fesses.
Quid de la dépression ischiatique ?
Au-dessus du pli sous-fessier, légèrement vers le milieu, apparaît la dépression ischiatique, la zone sur laquelle on s’assoit. Avec le temps, les tissus de cette zone se tassent et s’aplatissent. Ils peuvent aussi foncer et/ou se kératiniser (une couche cornée épaisse). La chirurgie permet de combler cette dépression, idéalement avec la propre graisse des patients ou, à défaut, avec de l’acide hyaluronique corporel ou de l’acide polylactique (Sculptra® Lanluma®), un biomatériau de comblement inducteur de synthèse de collagène.
Tout en bas, là où les fesses se rejoignent et fusionnent, en bas du sillon inter-fessier, entre le complexe sacrum-coccyx et la tubérosité ischiatique, les tissus fessiers peuvent aussi se relâcher, allant parfois jusqu’à dessiner une déformation en « goutte d’huile ». Cette déformation est souvent associée à une ptose (chute) de toute la partie basse des fesses.
Si les parties haute et centrale des fesses perdent généralement leur aspect rebondi au fil du temps, les parties interne et basse gardent un reliquat en forme de croissant. Il arrive aussi (rarement) que les fesses tombent au point de reposer sur les cuisses, suite notamment à une perte de poids massive avec un relâchement cutané important.
Reconstituer le dôme fessier
La graisse est la solution la plus séduisante puisqu’elle permet de faire d’une pierre deux coups : prélever d’une part la graisse superflue d’une zone où elle n’est pas souhaitée (poignées d’amour, culotte de cheval, face interne des cuisses…) et la repositionner d’autre part dans les zones à combler (dans le plan sous-cutané). Seul impératif de cette technique : avoir suffisamment de graisse à prélever.
L’acide hyaluronique corporel (Hyacorp®) permet d’apporter du volume. Cette intervention présente l’avantage de se pratiquer sous anesthésie locale, sans interruption de l’activité sociale mais n’est pas définitive (à renouveler tous les 24 mois). Cette solution éphémère convient pour une demande ponctuelle ou pour une correction de volume localisée.
Le lifting modelant des fesses permet non seulement de réduire la hauteur des fesses, donc de rajeunir la silhouette, mais aussi d’utiliser les tissus situés sous la peau prélevée (car en excès) pour les replacer dans l’épaisseur même des fesses, leur apportant projection et fermeté. Inconvénient : une cicatrice au bas du dos mais qui reste camouflable.
Les implants fessiers, comme les prothèses mammaires, sont en gel de silicone, à ceci près que leurs parois sont plus épaisses et le gel plus cohésif pour qu’ils soient plus résistants. On ne s’assoie pas dessus, mais ils sont écrasés par le poids du corps lorsqu’on est couché sur le dos. Ils ne nécessitent quant à eux qu’une seule cicatrice, dissimulée dans le sillon inter-fessier, par laquelle ils sont insérés dans l’épaisseur ou en dessous du muscle fessier. Ils permettent d’obtenir des fesses fermes et musculeuses. L’importance de l’augmentation est définie avec le patient.
Les quatre techniques décrites ci-dessus peuvent aussi être associées pour personnaliser le traitement et l’adapter à l’anatomie des patients, tout comme il arrive aussi que l’on doive traiter certains “capitons” risquant de gâcher la courbure du dôme de la fesse. Là encore, deux solutions sont à la disposition des chirurgiens : un traitement isolé sous anesthésie locale, grâce au procédé Cellfina®, ou un détachement des adhérences préalablement repérées et libérées à la fin de l’intervention chirurgicale.
Les fesses sont décidément bien plus que deux simples hémisphères…
Docteur Richard ABS : Chirurgien plasticien à Marseille. Expert près de la Cour d’Appel d’Aix en Provence. Président du Syndicat National des chirurgiens plasticiens en France, membre du Comité de la SOFCPRE, Société Française de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique. A été Président 2017 de la SOFCEP, Société Française des Chirurgiens Esthétiques Plasticiens. A la suite d’un séjour au Brésil, il a apporté et développé la chirurgie des fesses en France.
Plus d’informations : abs-esthetique.com