Par le Dr Véronique Emmenegger. “La beauté est dans les yeux de celui qui regarde (Oscar Wilde)”.
Il est des chirurgies dont la finesse ne saurait souffrir d’une quelconque systématisation du geste chirurgical. La chirurgie des paupières se doit d’être une chirurgie spécifiquement adaptée à chaque visage et à chaque type ethnique. On ne fera pas la même chirurgie des paupières selon que le patient est caucasien ou asiatique. Le chirurgien-spécialiste doit être sensible à ces différences. Il en va du charme du regard à préserver et de l’intégrité du patient à respecter.
La stratégie chirurgicale d’une intervention sur les paupières doit tenir compte de la forme et de la position du sourcil, de la distance entre la paupière inférieure et la paupière supérieure, de la distance entre le pli palpébral et les cils, de l’ouverture de l’angle externe des paupières, d’un relâchement de la paupière inférieure, de l’obliquité qui confère un oeil en amande, de la présence d’un oeil creux au niveau de la paupière supérieure, de la présence de poches au niveau des paupières inférieures, de la couleur des yeux, de la qualité et la texture de peau.
Autant d’éléments qui permettent de définir cette chirurgie non seulement comme une chirurgie des paupières, mais surtout comme une chirurgie du regard. C’est dire que l’expérience et la sensibilité esthétique du spécialiste ophtalmologue et oculoplaste comptent autant que ses connaissances médicales et techniques.
Caractéristiques ethniques à respecter
Par exemple, dans une population caucasienne, il est possible, au-delà de l’excédent de peau, de corriger l’oeil creux (squelettisation de la paupière supérieure), l’oeil triste (paupière supérieure qui tombe, ptosis), le regard fatigué (distance insuffisante entre les deux paupières et perte de l’obliquité). Dans une population asiatique, la stratégie chirurgicale sera différente. Elle devra s’adapter à un oeil «plein» car la graisse est beaucoup plus présente dans ce type de paupière. Le maître-mot restant le respect de l’oeil asiatique et du pli palpébral.
Bien souvent, après une première chirurgie esthétique inexpérimentée des paupières, on retrouve dans la population asiatique une déception légitime qui s’explique par la perte du charme qui caractérise cette paupière asiatique. Savoir préserver le charme original de ces paupières fait partie des stratégies chirurgicales qu’il faut absolument connaître. La chirurgie des paupières supérieures nécessite la pose de points de sutures qui seront enlevés quelques jours plus tard. On positionne la cicatrice dans le pli palpébral, rendant ainsi la rançon cicatricielle invisible. Le temps de récupération est donc court jusqu’à l’ablation des points, mais dès le lendemain il est possible de travailler par exemple dans un contexte de télétravail.
Une chirurgie tout en finesse
Concernant les paupières inférieures et notamment les poches de graisse, ces dernières doivent être enlevées par voie interne. Ainsi, il n’y a pas de cicatrices ni de points de sutures à enlever, mais surtout il n’y a jamais d’oeil rond ou oeil en pois-son. La récupération est plus rapide que pour les paupières supérieures. Bien souvent, l’excédent de peau est un prétexte pour enlever les poches par voie cutanée au risque d’avoir un oeil rond à l’effet désastreux, alors qu’une remise en tension de la paupière inférieure suffit à gérer le problème de l’excédent cutané en conservant le regard. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la chirurgie des paupières masculines demande tout autant de finesse que la chirurgie des paupières féminines.
La différence fondamentale repose sur l’horizontalité et l’épaisseur du sourcil chez les hommes, une particularité dont doit tenir compte la stratégie chirurgicale. La chirurgie esthétique des paupières est donc un acte chirurgical qui doit s’intégrer dans l’esthétique globale du regard. Pour les personnes qui ont eu la chance d’avoir un regard naturellement attirant, un simple rafraîchissement chirurgical est le plus souvent suffisant. D’autres regards, par exemple lorsque les paupières sont asymétriques, appellent des stratégies plus élaborées qui requièrent la modification du regard originel. Le succès de cette chirurgie des paupières repose avant tout sur la lumière et le reflet restitués du regard, c’est en cela que cette chirurgie est beaucoup plus sophistiquée qu’il n’y paraît.
Le plasma-lift, une alternative pour les cas légers
Pour les personnes qui hésitent encore à faire le pas de la chirurgie et qui ne souffrent que d’un petit relâchement des paupières supérieures ou d’un léger excès de peau au niveau des paupières inférieures, il existe une technique non chirurgicale. Ce traitement non invasif se pratique par la technique du plasma, sans toucher la peau, sans piqûre d’anesthésie et sans bistouri.
ARTICLE COÉCRIT PAR DRE VERONIQUE EMMENEGGER et DR PIERRE COULON, Ophtalmologue et oculoplaste, spécialiste de la chirurgie des paupières esthétique et réparatrice, à la Clinic Lémanic à Lausanne.
Dre Véronique Emmenegger :
La Dre Véronique Emmenegger est cofondatrice et directrice médicale de la Clinic Lémanic à Lausanne, médecin FMH spécialisée en dermatologie et vénérologie ainsi qu’en allergologie et immunologie clinique, formée aux techniques des lasers médicaux à Boston (États-Unis).