par le Dr Gérald Franchi
À l’initiative de la Clinique Nescens Paris Spontini, le docteur Gérald Franchi, spécialisé en Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique, s’est exprimé sur la détectabilité du geste chirurgical. Convaincu que pour obtenir un joli résultat, il faut d’abord examiner ce qui existe dans la nature et ne rien créer qui ne s’y trouve, il nous livre quelques savoir-faire clefs à la réussite d’une intervention.
La question de l’imperceptibilité des cicatrices ou d’un acte en chirurgie esthétique est loin d’être anodine. Pour une même intervention, elle sera variable, liée aux gestes comme aux chirurgiens. Le but de notre pratique étant d’embellir et non de créer des traces visibles, il convient que nous y portions toute notre attention. Prenons le cas du lifting du bas du visage et du cou. Il existe une solution merveilleuse pour en dissimuler les cicatrices, dont le principe est simple : suivre les contours des reliefs cartilagineux de l’oreille.
Le regard, instinctivement, ne se pose pas vers les contours naturels de l’oreille. Mais si la cicatrice se trouve juste devant, on distinguera une petite ligne visible ainsi que deux textures cutanées différentes qui démontreront qu’il y a eu un travail chirurgical. En suivant le contour du tragus puis en passant derrière l’oreille, la cicatrice sera parfaitement dissimulée dans les reliefs de celle-ci, invisible pour le coiffeur comme pour les proches. Cela n’allonge le temps d’intervention que de 20 minutes, et quelques années plus tard, la cicatrice est indétectable.
Pour corriger les volumes d’un front par la chirurgie, nous disposons également de techniques qui permettent de dissimuler les cicatrices. Il m’arrive, par exemple d’opérer des patientes présentant un front trop important et des bosses très masculines au niveau des reliefs des sinus frontaux. La réponse chirurgicale consistera à avancer la ligne des cheveux et à gommer les reliefs osseux en procédant à un lifting frontal et un remodelage osseux. Pour ne pas laisser de trace visible, je découpe à la racine des cheveux en respectant l’irrégularité naturelle de leur ligne et j’incise en biais dans l’axe contraire du cheveu. Cela permettra au bulbe de repousser au travers de la cicatrice qui suivra cette ligne jusqu’à l’axe des oreilles. C’est simple, mais méconnu.
Dans un rajeunissement du bas du visage, le lifting de la lèvre blanche apparaît souvent indiqué car au fil des ans, celle-ci s’affaisse jusqu’à dissimuler complètement le bord libre des dents supérieures, à bouche entrouverte. Il apporte en un geste simple un coup de fraîcheur au visage. Il n’y a pas d’effet volumateur, la lèvre est juste remontée et déplissée. Dans la pratique, j’ôte jusqu’à un tiers de la lèvre blanche et remonte en bloc l’ensemble lèvre blanche et rouge, et je cache la cicatrice à l’intérieur de la narine. Elle est quasiment invisible 4 mois après l’intervention et disparait totalement au bout de 8 mois à 1 an.
En ce qui concerne la lipoaspiration :
Il y a quelques années, les cicatrices étaient placées au-dessus des fesses et restaient indélébiles. On nous enseignait qu’il n’existait pas d’autre solution. Certes, la silhouette était améliorée mais les cicatrices étaient bien présentes. Or, notre rôle est d’éviter ces marques et aujourd’hui, je réalise des cicatrices totalement invisibles dans le haut du pli des fesses.
De la même façon pour traiter l’intérieur des cuisses et la culotte de cheval, les cicatrices sont placées dans les sillons sous-fessiers pour ne pas être visibles. Pour parfaire le geste, il faut terminer en procédant à une canulation. Cela consiste à dissocier la canule de l’aspirateur et à la passer sur la peau côté trous pour lisser les petites mottes de graisse et éviter l’effet « vaguelettes ».
Enfin, dans l’embellissement mammaire par implant, il faudra prendre en compte l’effet produit par la prothèse tout autant que la détectabilité de l’incision. Ce qui importe en premier lieu est la répartition des volumes d’un sein naturel par rapport au mamelon : 40% sont situés au-dessus de sa ligne et 60% en-dessous. En conséquence, un sein opéré ne doit jamais être bombé au-dessus du mamelon. Pour un joli résultat, tant pour le volume que pour la cicatrice, il faut implanter des prothèses plates. Quand cela est possible, je privilégie la voie axillaire et j’abaisse le sillon sous-mammaire afin que 60% du volume soit dans la partie basse et 40% dans la partie haute. Insérer une prothèse sans descendre ce sillon créerait un bombé perceptible de chaque côté de celui-ci. L’intervention est plus compliquée, plus délicate et un peu plus longue car il faut désinsérer le sillon tout en le gardant symétrique.
Mais, ainsi que je l’ai souligné en préambule, nous devons y consacrer le temps nécessaire car nos patientes vivront longtemps avec les résultats de notre travail, sans avoir à y penser.
Dr Gérald Franchi : Formé en France, aux USA et au Canada. Plus de 7000 interventions chirurgicales en 20 ans. Enseigne depuis 15 ans à la faculté de médecine de Paris. Praticien consultant à l’hôpital Necker. Prix 2013 du Forum Universale – Crans Montana. Forum pour ses réalisations en chirurgie esthétique et reconstructrice au niveau international.
Plus d’informations : docteur-franchi.com