Dr Maria Cristina A. Puyat
Les avancées récentes dans la technologie des cellules souches représentent l’une des percées scientifiques les plus importantes au monde. Ces progrès permettent non seulement de traiter de nombreuses pathologies, mais ouvrent également la voie au développement de thérapies régénératrices innovantes, notamment la régénération des tissus mous et la cicatrisation des plaies. Au cours des dernières années, les cellules souches autologues dérivées de tissus adipeux ont gagné en popularité dans la pratique clinique en raison de leurs applications potentielles en chirurgie reconstructive, en procédures esthétiques et en traitements dermatologiques.
Cela a établi une nouvelle norme dans nos approches thérapeutiques, transformant la façon dont nous abordons les maladies potentiellement invalidantes. La thérapie par cellules souches a la capacité d’atténuer la souffrance humaine et d’apporter des solutions qu’aucun traitement médical ou curatif actuel ne peut fournir. L’avenir des cellules souches est prometteur dans des domaines comme le rajeunissement cutané, le transfert de graisse autologue et la restauration fonctionnelle des tissus défectueux. Nous sommes sur le point de révolutionner complètement la médecine moderne, améliorant la qualité et la longévité des patients.
L’espoir que ces formes alternatives de thérapie offrent a conduit de nombreux patients à rechercher ce type de traitement, que ce soit sur la base de données scientifiques ou de convictions personnelles. Je présente ici un cas clinique pour lequel la thérapie par cellules souches autologues a été utilisée pour des plaies ne cicatrisant pas.
L’impact de la thérapie cellulaire sur la cicatrisation des plaies, en particulier celles qui ne cicatrisent pas, a fait l’objet d’études cliniques limitées, mais les informations publiées montrent des résultats encourageants. Les mécanismes fondamentaux impliqués dans la cicatrisation des plaies nécessitent une étude approfondie. Dans notre cas, une Philippine de 21 ans a signé un consentement éclairé et une autorisation pour un traitement médical alternatif, avant de subir un prélèvement de cellules souches à partir de tissu adipeux, après avoir satisfait aux critères d’éligibilité fixés par le centre médical. Son dossier médical stipule un accident de voiture qui a entrainé une grave blessure au pied gauche. Malgré une greffe de peau et une hospitalisation de quatre semaines, la patiente n’a pas pu cicatriser correctement. Elle souffrait d’une perte de sensation sur son pied et sur sa pointe des pieds gauche, ce qui l’empêchait de marcher normalement. Ses pantoufles tombaient si elles n’étaient pas soutenues par une sangle. Pour la soulager une thérapie par cellules souches autologues a été envisagée.
Les cellules recueillies ont été incubées pendant 24 heures et leur contenu microbien, leurs endotoxines et leur viabilité ont été testés avant d’être administrées. Des cellules souches autologues extraites de tissus adipeux ont été transplantées à l’aide d’une canule de calibre 18, ce qui a permis de fermer la plaie avec succès. Les signes vitaux du patient ont été surveillés avant et pendant 2 heures après l’injection des cellules dans le pied médial gauche. Un mois plus tard, les photos ont montré (Fig. 1) une amélioration significative de la cicatrisation de la plaie, la plaie chronique étant complètement fermée.
Après un an, une deuxième cellule souche autologue dérivée de tissus adipeux contenant de la graisse et du PRP a été à nouveau transplantée dans la même zone. Une thérapie électromagnétique pulsée a été également effectuée après la transplantation de cellules souches pendant 5 minutes. Un laser fractionné erbium YAG a aussi été pratiqué avant l’application topique des cellules souches. La patiente a enfin reçu une perfusion intraveineuse de cellules souches. Cette fois, la patiente a commencé à ressentir une douleur dans la zone qui souffrait de déficience sensorielle, déficience qui a progressivement disparue en un mois. Elle a pu retrouver une sensation avec le test de piqûre d’épingle comme étant soit aiguë soit imperceptible avec une grande précision. La patiente a commencé à marcher sans difficulté et a pu en outre maintenir sa position sur la pointe du pied gauche.
Comme il s’agit d’une étude clinique préliminaire, aucune tentative n’a été faite pour comprendre le mécanisme d’action potentiel impliqué dans cette guérison. Le traitement a considérablement amélioré l’état psychologique et clinique de la patiente. L’amélioration fonctionnelle, en plus de l’amélioration esthétique, a apporté une meilleure qualité de vie. Il est important de noter qu’après des années de suivi avec le patient, il a été observé qu’il n’y avait aucun problème de sécurité ni de croissance inattendue sur le site d’injection. Aucun événement indésirable n’a été noté après les traitements jusqu’à présent, 7 ans depuis le premier traitement par cellules souches s’étant écoulés.
Les traitements complémentaires effectués pendant et après la thérapie par cellules souches ont amélioré de manière synergique la cicatrisation des plaies et les résultats esthétiques. La thérapie par cellules souches a montré sa capacité à améliorer la fonctionnalité. Bien que des tests de laboratoire spécifiques tels que l’électromyographie, les tests de vitesse de conduction nerveuse et l’histopathologie n’aient pas été effectués, nous ne pouvons ignorer le fait que la patiente a commencé à retrouver des sensations et est capable de marcher normalement sans les difficultés antérieures rencontrées après son accident.
Dr Maria Cristina A. Puyat
Dermatologue qui a poursuivi ses études en obtenant un Master en médecine préventive, anti-âge et régénérative à l’Université internationale de Dresde (Allemagne). Elle a également bénéficié d’une bourse de recherche sur les cellules souches de l’Académie américaine de médecine anti-âge. Professeure experte sur des sujets allant de la dermatologie aux thérapies cellulaires régénératives, elle est actuellement directrice médicale de l’Asian Stem Cell Institute (ASCI) Inc., Philippines.