Frédéric Braccini, Chirurgien de la Face et du Cou « hyperactif » est sur tous les fronts : enseignements, formations, publications, organisations de congrès et bien sûr l’une des sommités en rhinoplastie. Portrait d’une figure de l’esthétique médicale.
« Une volonté de transmettre et d’enseigner »
J’ai toujours été alimenté par l’envie de transmettre et ce partage de connaissance m’a permis de construire un solide réseau d’amis. Ma vocation avait même démarré alors que j’étais encore interne à Marseille en créant avec mon fidèle ami Jérôme Paris, une association en ORL, « l’Amico ».
Votre parcours professionnel ?
J‘ai été étudiant à la Faculté de Médecine de Nice, Interne et Chefs de clinique des Hôpitaux de Marseille puis pendant 3 ans praticien associé de l’Hôpital Américain de Paris. Pour mon activité libérale, je suis installé depuis 2001 à Nice et depuis 2014 j’ai développé un Centre Médical spacieux au 27 bd Dubouchage pour mes consultations en ORL et en esthétique médicale. J’y pratique mes actes d’injection de toxine, d’acide hyaluronique, de mésothérapie et de fils de suspension. Ce centre a été également structuré pour pouvoir dispenser de l’enseignement intégrant des retransmissions sur écrans géants. Nous réalisons de nombreux « workshops » et notre « Face Aesthetic Masterclass ». J’opère à la Clinique Saint-François depuis mon arrivée à Nice…. et toujours avec le même anesthésiste !
Parmi toutes vos publications, quelles ont été les plus marquantes ?
J’ai publié des articles scientifiques très tôt dans la littérature internationale (Pub Med) mais c’est sans aucun doute les livres qui ont eu le plus d’impact. Pour le grand public, notre dernier ouvrage : « Le visage sublimé, De chair et d’âme », une synthèse de mon travail et qui repose sur trois piliers : l’art, la philosophie et la médecine. Je l’ai d’ailleurs écrit avec une professeur d’histoire de l’art Ondine Roman et une professeur de philosophie Stéphanie Cannatella. L’art de notre métier est intimement lié à l’art, l’histoire et la perception des émotions…. Egalement : « Mon nouveau nez » et « La rhinoplastie, une Re-nez-ssance, De l’histoire de l’art à la chirurgie moderne ». Pour les professionnels, j’ai écrit avec mon Ami italien Alessio Redaelli, le 1er livre publié dans le monde sur la rhinoplastie médicale , « Medical Rhinoplasty », suivi de plusieurs autres dont « Facial Ageing », « Anatomy and Volumizing Injections »… Nous sommes en train de finaliser un ouvrage collectif pour la SAMCEP, avec les docteurs Henry Sabatier et Philippe Kestemont, un véritable pavé qui va, espérons le, devenir une référence et marquer les esprits dans notre secteur.
« A l’initiative de nombreux congrès »
J’ai toujours été très impliqué dans l’organisation et la participation à de nombreux congrès. Avec les docteurs Patrick Trévidic et Jérôme Paris, nous avons fondé le congrès « F@ce2Face » qui a été un beau succès à Cannes pendant de nombreuses années. Après l’arrêt de F@ce2face, j’ai intégré la direction scientifique du congrès mondial de Monaco (AMWC). D’origine Corse, je suis à la direction de « ORL Corsica » et « Esthetique Corsica » organisés avec mes confrères les docteurs Patrick Porta, Henry Canale et Bertrand Joly. Je co-dirige aussi « Face Aesthetic Masterclass (FAM) » et j’occupe la direction scientifique des « Awards de l’Esthétique Médicale ».
« Une implication forte en formation »
La formation pratique des praticiens fait partie intégrante des congrès que j’organise, mais est aussi présente dans des diplômes d’université notamment avec le Dr Jacques Lagier pour la chirurgie oculoplastique à Nice et le Dr Philippe Kestemont pour les diplômes d’université concernant les injectables du visage.
« Mes axes prioritaires de travail »
Même si je reste polyvalent dans ma spécialité ORL et Chirurgie de la Face et du Cou, je suis particulièrement impliqué dans le domaine de la rhinoplastie chirurgicale et médicale, et sur les injections du visage avec des approches innovantes comme le concept « Less is more », ou « le strobing medical ».
J’ai beaucoup travaillé aussi l’anatomie, les zones difficiles d’injection de la face avec l’acide hyaluronique et la toxine (notamment le bas du visage).
« Mes interventions phares »
Je m’occupe de « l’enveloppe et le contenu tête et cou » avec bien entendu beaucoup d’esthétique médicale tout en maintenant une activité fonctionnelle et chirurgicale assez importante. Je pratique des interventions sur le nez, des rhinoplasties associées ou non à un geste fonctionnel sur la respiration, sur les sinus. J’effectue des liftings, des blépharoplasties, otoplasties, liposuccion, ainsi que des interventions chirurgicales fonctionnelles du nez, de l’oreille, du cou, de la thyroïde, ou de la cancérologie cutanée.
« La rhinoplastie médicale, une véritable révolution »
En 2008 nous avons réalisé nos premières publications internationales sur ce sujet. Cela a complètement bouleversé la prise en charge en rhinoplastie. Au début mes confrères étaient vent debout et avaient peur de ne plus opérer tellement la rhinoplastie médicale changeait et modifiait facilement un nez. Aujourd’hui, c’est une solution que l’on propose fréquemment. Elle permet de corriger la majeure partie des anomalies que l’on peut avoir après une chirurgie, un « véritable Airbag » par rapport à la rhinoplastie chirurgicale. Mais la rhinoplastie médicale peut aussi dans certaines indications remplacer les indications chirurgicales.En raison du grand nombre d’injections effectuées dans le nez, nous avons vu apparaitre quelques effets secondaires dominés par les risques d’ischémie dans cette région et de souffrance vasculaire de la pyramide nasale. Ces effets imposent d’une part l’utilisation de bons produits, une bonne technique et de travailler avec prudence notamment avec les canules pour éviter ce type de complications.
« La Covid, un an après »
Nous avons traversé de nombreuses phases : de la connaissance de tout à la connaissance de rien, de l’angoisse de rien à l’angoisse de tout et d’une incompréhension totale à une meilleure maitrise de cette infection !!!
Des angoisses sont toutefois apparues comme des craintes entre des lésions amenées par la Covid et les injections et de possibles inflammations en association Covid et injections. Pour réfléchir à ces conséquences, nous nous sommes regroupés en France sous l’impulsion du Dr Martine Baspeyras pour identifier les risques dont l’apparition de granulomes. Nous avons vite vu qu’il n’y avait pas d’inquiétude à avoir. Ceci aussi bien pour l’acide hyaluronique que pour la toxine botulique qui ont montré une parfaite sécurité.
« Un monde nouveau »
Un monde nouveau, celui de la communication digitale s’est mis en place. A retenir que beaucoup de personnes se sont investies dans les réseaux sociaux avec des webinars, des chats, etc… mais il demeure un manque malgré tout au niveau de la formation et c’est peut-être là que l’intelligence artificielle ou la réalité virtuelle pourront nous apporter des solutions complémentaires. Paradoxalement avec les réunions « zoom », le visage est devenu un élément central devant l’écran de l’ordinateur ! Les injections ont été très demandées avec deux zones clés que sont le regard et les lèvres. La « zoom face » fait suite en fait aux « selfies ».
« Quid de la prévention face à la covid ? »
J’ai toujours été très sensible d’encadrer par les compléments alimentaires, les actes chirurgicaux et il serait intéressant d’y ajouter des compléments alimentaires à visée infectieuse. Vitamine D, C, Zinc, Quercétine,… Il n’y a pas eu toutefois d’incitation gouvernementale pour leur prise par manque de résultats probants. Et lorsque l’on suit les débats à propos de l’Azithromycine, de la Chloroquine, de l’Ivermectine, on s’aperçoit que le gouvernement n’a pas incité à leur prescription même si beaucoup de praticiens les proposent. A un moment donné les relations médecins-gouvernement ont été un peu compliquées avec le sentiment que les médecins sur le terrain n’avaient plus la liberté de s’occuper de leurs patients. Depuis quelques mois, la liberté d’indication en AMM ou hors AMM pour la chloroquine en hors AMM est possible. De même pour l’Azithromycine, un antibiotique anti-viral qui avait été interdit au début de la pandémie ou encore la cortisone passée d’une molécule interdite à une molécule recommandée. Le principe de précaution explique tous ces tâtonnements du gouvernement dont la tâche n’est pas évidente.
Si enfin, l’on évoque la controverse Pro/Anti Professeur Didier Raoult, je suis à titre personnel très admiratif de l’homme, impressionné par le nombre d’articles scientifiques publiés et de ce qu’il a construit à l’IHU de Marseille. Quand j’étais Interne de Hôpitaux à la Timone, j’ai passé à ses côtés, une Maitrise de bactériologie. Alors est-ce que l’Hydroxychloroquine marche ? Aux vues des dernières études, il semblerait que oui, maintenant je ne suis pas infectiologue donc il m’est difficile de me positionner avec certitude sur son efficacité. Les dernières pages du « livre Covid 19 » ne sont pas encore écrites. L’histoire le dira….
« Un événement marquant en Médecine esthétique ? »
Un des tournants importants dans ma vie été la « découverte » de la Rhinoplastie Médicale. La création la SAMCEP avec 3 collègues chirurgiens a également été un événement marquant. C’est une société des plus ouvertes car elle permet aux dermatologues, aux médecins, à tous les chirurgiens de se réunir.
OÙ LE TROUVER ?
L’Artistique, 27 Boulevard Dubouchage, 06000 Nice
TEL : +33 (0)4 93 91 91 92 braccini.net