OPTIMISER LA PRISE EN CHARGE DU VIEILLISSEMENT FACIAL A LONG TERME PAR LES INJECTIONS !
Par le Docteur Véronique Gassia
Tout médecin spécialisé en esthétique qui prend en charge ses patients depuis de nombreuses années a un énorme champ d’observation et d’écoute. Ainsi il peut porter un regard à la fois critique et intelligent sur sa pratique et sur les besoins des patients afin de se projeter dans une perspective plus durable sur le long terme.
L’esthétique médicale durable se définit comme ceci : répondre aux besoins esthétiques du présent sans compromettre la capacité à répondre aux besoins esthétiques du futur. Trois piliers : la sécurité, l’efficacité et la prévention du vieillissement facial.
D’après une enquête réalisée auprès de 100 patients dans mon cabinet : 80% se plaignent d’expressivité négative (tristesse, fatigue, sévérité, anxiété); 80% souhaitent un résultat naturel («avoir le même visage rafraîchi sans modification visible»). Tous veulent avoir bonne mine avec corrections des expressions négatives en toute sécurité, soit « Etre soi-même en mieux ».
Les techniques pour des résultats immédiats naturels
Pour respecter une mobilité expressive au niveau des sourcils et de la patte d’oie, on doit choisir des points et des doses de toxine botulinique qui préservent une fonction orbiculaire et frontale garante d’un sourire spontané et d’une mobilité expressive des sourcils. Mais il sera aussi fondamental de veiller à la proportionnalité et à l’équilibre profilométrique dans toute correction du tiers inférieur (correction du menton si rétrognatie, respect d’une lèvre supérieure plus fine etc.)
Afin de garantir l’invisibilité du produit le choix d’un AH rhéologiquement adapté à la zone topographique et à la dynamique, injecté à la bonne profondeur (graisse malaire profonde fixe et non graisse superficielle mobile) et présentant une hydrophilie adaptée (peu hydrophile pour les cernes). La juste quantité permet également d’éviter les surcorrections trop visibles.
Comment conserver des résultats naturels à long terme ?
Il faut bien sur appliquer toutes ces mesures à chaque session mais également avoir une vision générale du visage et non le but d’une élimination parfaite et totale de toutes les imperfections. Il est indispensable de respecter les intervalles entre chaque séance : 4 à 6 mois pour la toxine botulinique, 6 mois à 18 mois selon les AH; injecter la quantité minimale efficace à la bonne profondeur, au site précis, en 2 ou 3 étapes afin d’effectuer des corrections beaucoup plus précises; choisir l’acide hyaluronique dont les caractéristiques physico chimiques (viscoélasticité , hydrophilie, cohésivité du gel ) sont adaptées à la zone d’injection du visage (cernes, lèvres, pommettes etc.) et le but recherché (volumétrie, comblement, hydratation).
La prévention et la stabilisation du vieillissement
En observant les patients suivis régulièrement depuis plus de 15 ans et notamment ceux qui ont été assidus (TB 2 fois par an, AH tous les 9 à 18 mois selon les indications), on prend conscience de la stabilisation du vieillissement, de la persistance de l’effet correcteur sans accumulation ni résistance et même pour certains patients pris en charge beaucoup plus jeunes d’un réel effet préventif.
La prévention devrait idéalement commencer avant la ménopause. Chaque année, en moyenne, la peau perd 2,1 % de la substance collagénique et au cours des cinq premières années de ménopause, elle peut perdre jusqu’à 30%.
Docteur Véronique Gassia
Ancien interne de l’hôpital de Toulouse (1984). Chef adjoint des services cliniques de l’hôpital de Toulouse, spécialité : dermatologie. Secrétaire de GEDEC (Groupe de Dermatologie Esthétique et Correctrice de la Société Française de Dermatologie).