Fin janvier se tenait le congrès IMCAS, Paris réunissant 20 000 participants du monde entier, un chiffre en augmentation d’année en année soulignant l’intérêt de ce secteur d’activité très dynamique.
En effet avec 370 exposants, 344 heures de conférences, 2000 présentations provenants de plus de 1000 speakers, 140 pays représentés, cette édition a permis de faire largement le tour de l’ensemble des procédures actuelles et à venir en chirurgie, médecine ou dermatologie esthétique. Pour Séverine Dubarry Bardon : « Avant les chiffres, je souhaite souligner la qualité des contenus, des orateurs et la satisfaction des laboratoires présents. Le marché va être porté avec 7% de croissance sur les 5 prochaines années avec une France qui réagit bien. Encourageant ! ».

Cet événement a mis l’accent également sur les procédures et technologies de demain avec une large place faite à l’intelligence artificielle au service des diagnostics, aux exosomes ou encore à la médecine régénérative sans oublier les sujets phares en chirurgie et dermatologie en évoquant les nouvelles réglementations et les approches éthiques, responsables et RSE de l’ensemble des acteurs du secteur.
Retour sur ces tendances.
Pour le Dr Hugues Cartier : « Je mettrai bien évidement en avant les lasers avec la venue de Rox Anderson, l’un des créateurs de la plupart des lasers de ces 30 dernières années mais également toutes les recherches actuelles en longévité, anti-âge, en onco-dermatologie, en dermoscopie et en imagerie à très haute fréquence… ».
Pour le Dr Sébastien Garson : « En chirurgie, des sujets d’actualité comme l’intérêt des cellules souches au niveau des transferts graisseux, la rhinoplastie, les liftings et peut-être un défi pour nos professions : Comment concilier cohérence globale et accompagnement personnalisé, notamment avec la nécessité de mettre en place des protocoles pré-établis voulus par les autorités de santé mais qui risquent de se confronter avec le besoin de personnalisation de ces mêmes traitements. Des chemins restent encore à imaginer pour la médecine de demain ».
Pour le Pr Todd Schlesinger : « Les exosomes se sont imposés dans notre pratique mais restent considérés aujourd’hui comme des produits cosmétiques en raison des barrières réglementaires existantes. Demain ils pourraient bien révolutionner la médecine régénérative en accélérant la cicatrisation des plaies, en favorisant la prolifération des fibroblastes ou en stimulant les follicules pileux. Au delà du domaine de l’esthétisme, nous pourrions utiliser les exosomes comme des biotranspotreurs de médicaments ouvrant la voie à des thérapies systémiques et à des traitements ciblés de plus en plus performants ».
Pour le Dr Sheher Bano : « Les médicaments basés sur le GLP-1 initialement utilisés pour traiter le diabète de type 2 connaissent une progression majeure dans le monde en raison de leur efficacité sur l’obésité. En effet, ses effets sur la perte de poids sont rapides et permettent même de générer des bienfaits cardiovasculaires. Mais ils affectent le gras des tissus sous-cutanés du visage et des fesses et donnent ce que l‘on appelle maintenant les visages « Ozempic » du nom d’un médicament à base de GLP-1. Ces effets doivent être pris en compte lors d’une approche globale du corps avec l’appui de procédures de médecine esthétique pour accompagner le patient ».
Pour le Dr Carlos Wambier : « Le biohacking est une approche innovante pour ralentir le vieillissement en combinant techniques médicales et changements de mode vie. La réduction de la méthylation de l’ADN, un processus qui diminue la production de protéines essentielles à la régénération cellulaire, illustre le potentiel de cette approche. La metformine et la rapamycine ouvrent de nouvelles perspectives pour prolonger la durée de vie. Les recherches sur les biothérapies ciblant le TNF-alpha et l’interleukine-23 initialement laissent entrevoir des solutions pour inverser les effets épigénétiques du vieillissement. Enfin l’autophagie, un mécanisme naturel par lequel le corps élimine ses cellules endommagées, joue également un rôle central dans le biohacking. Passionnant ! ».
Voici quelques uns des sujets abordés lors des différentes sessions mais n’oublions pas de souligner l’importance du networking en dehors de celles-ci au sein de l’exposition où les principales entreprises du secteur ont pu présenté nouveaux produits, concepts et démonstrations dirigées par des experts. De nombreuses occasions d’entrer en contact avec des collègues, des scientifiques, des directeurs, d’interagir avec des leaders d’opinion et d’établir des collaborations susceptibles de favoriser de nouvelles avancées dans chaque domaine respectif. Ces discussions informelles encouragent « la pollinisation croisée » des idées.
