Par le docteur Henry Delmar
Les greffes de cheveux, malgré de nombreuses innovations, posent encore un certain nombre de problèmes tel que les séquelles au niveau de la zone donneuse (cicatrices et perte de densité), l’aspect artificiel de la zone implantée et les suites opératoires parfois importantes.
La transplantation capillaire par cellules souches répond à ces inconvénients.
On sait que les cellules contenues dans la gaine du cheveu possèdent la fonction d’induire la croissance des cheveux et donc de le créer en recréant un bulbe du cheveu. Ceux sont les cellules souches.
Le Dr Gho, pionnier et inventeur de la technique, a démontré que les cellules de la partie supérieure et inférieure du follicule pileux sont riches en cellules souches responsables de la différentiation capillaire. Cette notion est à la base de la technique de la transplantation capillaire par cellules souches : diviser un follicule pileux pour en créer d’autres.
Transplantation capillaire par cellules souches
La technique se décompose en différentes étapes :
• Extraction des unités folliculaires longitudinales partielles (greffons). Les greffes capillaires sont prélevées avec des aiguilles d’un diamètre de 0,6 à 0,5 mm. Le but de l’extraction est de ne retirer qu’une partie de l’unité du cheveu, contenant le follicule et une partie du tissu environnant contenant les cellules souches, de laisser sur la zone de prélèvement suffisamment de cellules souches folliculaires pour la repousse du ou des cheveux.
Pour un greffon de bonne qualité il faut le baigner dans une solution de conservation. Cette étape est essentielle pour transplanter des greffons de petites dimensions. Par conséquent, dès que les unités folliculaires sont retirées, ils sont stockés dans le milieu de conservation pour au moins deux heures avant leur implantation.
• Implantation des greffons. Après la préparation de la zone receveuse, les greffes sont implantées avec des pinces micro-chirurgicales.
Les greffons étant de très petites dimensions, il n’y a aucune cicatrice visible.
Réalisé sous anesthésie locale, le traitement est indolore et n’entraine aucune éviction sociale. En effet, la zone donneuse est cicatrisée dès le lendemain et la zone implantée est recouverte de minuscules croutes. Ce qui n’empêche pas la vie sociale.
Par conséquent, la transplantation capillaire par cellules souches représente la première méthode qui permet de générer deux follicules pileux à partir d’1 follicule.
Aussi, elle respecte la zone donneuse ce qui ouvre de nouveaux horizons comme le suivi de la calvitie masculine au cours du temps par des traitements répétés, la prise en charge des pathologies difficiles comme les brulures du cuir chevelu et les pelades. Enfin, elle redessine les sourcils et la barbe.
Différences avec les techniques traditionnelles
La technique de la bandelette qui est un retrait d’une bande de cuir chevelu d’une profondeur de 1 cm – 1,5 cm. Cette technique laisse une longue cicatrice visible qui endommage la zone donneuse et est parfois douloureuse et les résultats manquent parfois de naturel. (fig 1)
La technique d’extraction d’unité folliculaire (FUE) qui prélève un follicule pileux d’1 mm ou plus. Elle ne laisse pas suffisamment de tissu pour régénérer un nouveau cheveu, ce qui limite la possibilité de renouveler de nouvelles greffes et laisse une zone de prélèvement plus dégarnis. De plus, elle génère des cicatrices circulaires dans la zone donneuse. (Fig 2)
A contrario la transplantation capillaire par cellule souches autorise plusieurs séances de greffe sans endommager la zone donneuse. Plus de 80% des cheveux prélevés repoussent et les cheveux peuvent être prélevés à nouveau pour un traitement consécutif. (Fig 3)
Indications
Alopécie androgénique chez l’homme
La transplantation capillaire par cellule souches conserve la zone donneuse de cheveu. Elle ne laisse aucune cicatrice. Elle est indolore et cicatrise plus rapidement que les autres techniques.
Le respect de la zone donneuse offre la possibilité de suivre l’évolution de la calvitie masculine. C’est à dire la répétition des transplantations tous les neufs mois car la zone donneuse est respectée. (Fig 4a-4b)
Alopécie androgénique chez la femme (fig5a-5b)
Brulure du cuir chevelu
La difficulté de la brulure du cuir chevelu est double. Elle est différente de la peau saine ce qui rend la technique de transplantation difficile et elle est limitée en cheveu. La transplantation capillaire par cellule souche répond à ces deux difficultés et restaure élégamment le cuir chevelu des patients brulés. Avec les mêmes principes, cette technique restaure l’alopécie fibroses du cuir chevelu et certaines pelades.
Par le docteur Henry Delmar
Ancien Interne des hôpitaux de Marseille, Assistant – Chef de Clinique de la Faculté Marseille 1991-1993. Président 2009 de la Société Française des Chirurgiens Esthétiques Plasticiens (SOFCEP)/ Livre : “Philosophie de la chirurgie esthétique”, “Une chirurgie nommée désirs”.