Par le docteur Jacques GROSBOIS
Quelles solutions en fonction de votre âge ?
L’audition peut baisser à tout âge, on peut même naitre avec une surdité importante
Le vieillissement de l’oreille est le principal facteur entrainant une baisse progressive de ce sens important qu’est l’audition et qui conditionne en grande partie notre communication avec les autres. En ce qui concerne les surdités de transmissions, liées à un déficit de l’oreille moyenne, tympans osselets, un traitement chirurgical peut être possible selon la nature des troubles.
Cependant la grande majorité des baisses auditives touche l’organe sensoriel de l’audition, l’oreille interne. Dans ces cas, seul des aides amplificatrices peuvent être proposées.
Il n’y a donc pas d’âge pour devoir porter une aide auditive.
Le rôle principal de l’aide auditive est d’améliorer l’audition autant que possible, en essayant de rétablir une perception sonore normale. Mais au-delà, l’aide auditive aide à conserver toutes les fonctions cognitives associées à l’audition. En effet, le déficit auditif retentit à terme sur les fonctions cérébrales supérieures comme la pensée, la mémoire et le comportement social.
L’adaptation des aides auditives est réalisée par un audioprothésiste. Son rôle est d’effectuer une prise en charge prothétique du malentendant. L’audioprothésiste est un professionnel qui procède à l’appareillage des déficients de l’ouïe. Un bilan auditif chez un médecin spécialiste ORL est souvent indispensable.
Les différents types d’aides auditives sont des appareils électroniques amplificateur de sons.
Actuellement les aides auditives font appel à la technologie du numérique :
Le contour d’oreille :
Cette aide auditive classique se place derrière le pavillon de l’oreille. Elle est reliée par un petit tube translucide de quelques centimètres à un embout auriculaire en matière synthétique ou acrylique fabriqué sur mesure. Cet embout peut être rigide, souple ou semi-souple et est placé de façon plus ou moins étanche dans le conduit auditif. Il joue un rôle important tant pour les caractéristiques acoustiques que pour la tolérance physique vis-à-vis du conduit auditif externe. Ce type d’aide auditive utilisé depuis de très nombreuses années permet d’intégrer des systèmes électroniques assez conséquents ainsi qu’une pile de capacité suffisante. Cette électronique offre des possibilités de réglages plus fins par le prothésiste, ce qui laisse présager une meilleure adaptation pour tous les types de surdités. Ces aides auditives sont fiables, faciles à manipuler par des personnes âgées aux doigts ankylosés, mais aussi par les enfants. Les contours d’oreille sont indiqués pour tous les types de surdités, de la plus légère à la plus profonde. Ils permettent en particulier un gain important adapté aux surdités profondes du fait de la plus grande capacité de la pile.
Les appareils intra-auriculaires :
Ces aides auditives sont de trois sortes : l’intra-conque (I.T.C.), l’intra-conduit (I.T.E.) et l’intra-canalaire (I.C.S. & C.I.C.).
La miniaturisation permet aujourd’hui la réalisation d’aides auditives de faible taille qui peuvent être logées dans le volume de l’oreille externe : l’intra-conque occupe la partie du creux de l’oreille et s’introduit dans le conduit. L’intra-conduit est logé dans le conduit auditif jusqu’à son ouverture extérieure. L’intra-canal, très miniaturisé, est introduit au fond du conduit et reste totalement invisible. L’engouement pour ces aides discrètes a été très important au cours de la décennie passée.
Les implants cochléaires :
L’implant cochléaire est un système implanté chirurgicalement et non une aide auditive.
Un petit boîtier externe, identique à un contour d’oreille, capte le signal sonore et va ainsi stimuler spécifiquement les terminaisons nerveuses du nerf auditif, à l’aide d’électrodes introduites dans l’oreille interne. Les systèmes d’implant cochléaire sont des prothèses implantables destinées aux sujets atteints de surdité sévère ou profonde bilatérale définitive qui ne peuvent tirer suffisamment bénéfice d’une aide auditive classique. Elles sont particulièrement développées pour les enfants présentant une surdité congénitale profonde.
Les lunettes auditives
Il s’agit de lunettes dont les branches sont construites de façon à y intégrer des aides auditives de type contour d’oreille. La combinaison des deux aides rend plus discrète la fonction d’aide auditive. Elle est ainsi mieux admise socialement et esthétiquement.
Les aides jetables ou semi-jetables :
Les difficultés liées à l’hygiène et à l’entretien des intra-auriculaires ont conduit les fabricants à envisager des produits jetables, à l’instar des lentilles jetables. Ces aides peuvent être utilisés environ trois mois et sont positionnées de façon permanente au fond du conduit auditif près du tympan.
Quelle solution, à quel âge ?
Cela dépendra en partie aussi selon le type de surdité. L’audioprothésiste sera le spécialiste qui pourra conseiller au mieux. Globalement, hormis les cas spécifique, les enfants et les adolescents seront appareillés en grande majorité avec des contours d’oreille du fait de leur robustesse, les adultes jeunes avec des intra-auriculaires ou des mini-contours, les séniors plutôt avec des contours d’oreille mais aussi avec des intra-auriculaires plus discrets, et les personnes plus âgées avec des contours du fait de manipulations plus aisées.
L’adaptation d’une aide auditive n’est pas une science exacte, car elle reste largement conditionnée par la perception subjective du patient. En effet, il est seul à pouvoir dire « c’est bien » ou « ce n’est pas bien », pendant la période probatoire dans les conditions normales de la vie courante. Si les surdités de transmission pures sont relativement faciles à appareiller car il suffit d’amplifier le son, les surdités de perception, qui sont la grande majorité des cas, sont plus délicates à compenser. Ce sont les compétences, l’expérience et le doigté de l’audioprothésiste qui conditionneront la qualité de l’adaptation.
Les réglages de l’adaptation optimisés par le logiciel informatique de l’appareil ne correspondent pas toujours à la réalité. La compétence de l’audioprothésiste permet de tenir compte des écarts et d’optimiser les réglages. Ce parcours de mise en place d’une aide auditive commence chez l’ORL. Il se poursuit avec l’audioprothésiste qui effectue la prise d’empreinte et conseille sur le choix de l’appareil puis réalise une adaptation itérative jusqu’à l’obtention d’un réglage satisfaisant. Il s’établira ainsi, au fil du temps, la relation de confiance indispensable à une bonne adaptation.
Avec ces progrès, l’image de l’aide auditive est de moins en moins négative, et est de moins en moins rattachée à la notion de vieillissement et s’intègre maintenant plutôt dans la démarche du mieux-être.