Par le docteur Marie-Hélène Charavel
Avec les années, peuvent apparaitre des cassures dermiques (des rides !) et des plis sous forme de drapé au niveau du ventre.
L’ombilic peut également perdre sa tonicité et chez les personnes très minces et sportives on peut remarquer un léger diastasis (écartement des muscles grand droits de l’abdomen) créant une dépression verticale partant du sternum et descendant vers le nombril.
Il est possible de rectifier ces 4 types d’imperfections, en quelques minutes grâce à l’acide hyaluronique, utilisé également dans le visage pour le traitement des rides ; la technique d’injection en étant très proche.
Avantage supplémentaire, au niveau du corps et particulièrement au niveau du ventre, l’acide hyaluronique a une durée de vie augmentée. Les résultats obtenus dureront plus de 2 ans et dans de nombreux cas plus de 4 ans. Généralement la retouche à 2-4 ans sera plus la conséquence d’une évolution du corps que du fait d’une résorption de l’acide hyaluronique. De plus, comme sur le visage, l’acide hyaluronique a un effet traitant sur la peau en stimulant la synthèse de collagène (en favorisant la réparation de la peau) , en améliorant l’hydratation de la peau ainsi qu’en diminuant l’impact des traumatismes de fractures de la peau lors du mouvement par simple effet « coussin » qui amorti l’impact du pli cutané.
La technique : injecter dans le derme profond
Le médecin injecte dans le derme profond l’acide hyaluronique avec une aiguille très fine, environ tous les centimètres. Juste après l’acte il pratiquera un massage vigoureux. Pour le nombril, le praticien injecte tout autour de l’acide hyaluronique pour lui redonner une forme plus ronde, moins affaissée et donc plus tonique. Le nombre de seringues est très variable en fonction du travail à réaliser, soit en moyenne de 3 à 8. Le traitement peut être réalisé en une seule fois mais lorsque le travail nécessite plus de 4 seringues, généralement le praticien proposera de le faire en 2 à 3 séances espacées d’environ 1 mois.
Le traitement ne nécessite pas d’anesthésie locale car ce n’est pas du tout une zone sensible. Les personnes très douillettes pourront appliquer sur la zone à traiter une crème anesthésiante 1 heure avant et la recouvrir de cellophane.
Les suites et précautions
Les suites du traitement sont simples : il y a rarement des bleus. Parfois pendant 24 heures les petits points d’entrée de l’aiguille peuvent persister. Il peut y avoir également pendant quelques jours, des petites boules essentiellement visibles lors de la mise en extension du corps. Elles peuvent être massées vigoureusement par le patient pour accélérer leur disparition. Idéalement le patient devra masser fortement la zone injectée le soir même avec une crème cicatrisante ou simplement avec une crème hydratante.
Pour le soleil, il conviendra d’attendre la disparition d’éventuels points de pénétration de l’aiguille (petits et rares) et d’ecchymoses (peu fréquentes). Les grosses chaleurs (type sauna, bain de soleil) seront à éviter pendant 2 jours.
Il n’y a pas de contre-indication à l’exposition au soleil. Classiquement on préconise l’éviction solaire ou des grosses chaleurs pendant 2 jours et/ou jusqu’à la disparition des traces de piqures ou bleus éventuels. Les contre-indications sont les mêmes comme pour tout acide hyaluronique , à savoir : grossesse, allaitement, allergie à l’acide hyaluronique.
Les résultats
Il est important de savoir que le résultat post acte immédiat est inférieur au résultat final. Il faut attendre environ 3 à 4 semaines pour obtenir le lissage maximum. L’effet du traitement persistera pendant plus de 2 ans. Il faudra même généralement plus de 4 ans avant d’obtenir une disparition totale du produit, dû à sa dégradation ralentie au niveau du corps. Les meilleurs résultats seront obtenus chez les gens minces voire maigres car chez les personnes en surpoids les rides ou replis seront renforcés par l’excédent de graisse qui ne permettra pas d’obtenir un résultat satisfaisant car l’acide hyaluronique sera dissimulé dans les replis graisseux.
Origine du traitement
Il y a 5 ans une patiente très mince et musclée de 44 ans m’a demandé s’il ne serait pas possible de corriger les plis et le diastasis (creux vertical allant du sternum jusqu’au nombril) par des injections d’acide hyaluronique. Son cas aurait nécessité une chirurgie (plastie abdominale) mais elle n’en voulait pas. J’étais assez sceptique sur la qualité du résultat et sur le nombre de seringues que cela nécessiterait. J’ai accepté de faire un test avec une seringue et en voyant la qualité surprenante du résultat, nous avons décidé de poursuivre le traitement à raison d’une seringue tous les 2 à 4 mois. A présent et après injection d’une dizaine de seringues, le résultat est au-delà de nos espérances, elle a pu remettre des maillots de bain 2 pièces. Depuis ce jour, je pratique sur cette patiente une injection d’une seringue par an, ce qui contribue à continuer à améliorer l’aspect de son ventre, les effets du traitement initial d’il y a 5 ans persistant. Depuis, j’ai corrigé plusieurs personnes et les bénéfices de ce type de procédure sont comparables à ceux de ma toute première patiente.