Par Nadia LEONARDI, cosmétologue
Les peaux noires et asiatiques sont plus sujettes que les peaux « européennes » aux taches pigmentaires. Leur traitement doit être adapté et effectué par des professionnels ayant pratiqué régulièrement ces actes.
Les peaux noires, des peaux qui marquent à traiter en douceur
A ma connaissance plus de 80 pour cent des peaux noires sont acnéiques. Elles présentent une hyperséborrhée accompagnée souvent de kystes inflammatoires qui après cicatrisation laissent place ensuite à une tache pigmentaire. C’est ce que l’on appelle les taches pigmentaires post-inflammatoires. On retrouve aussi ce type de taches qui restent très visibles, même des années après le traumatisme sur les cicatrices après petites coupures, brulures légères ou plaies plus profondes. Ce sont des peaux qui marquent.
On pourrait penser que ce sont des peaux résistantes car épaisses, mais elles gardent en mémoire tous les traitements anti acnéiques antérieurs. Ces peaux sont donc fragilisées avec des risques de brulures rapides si les peelings sont trop forts, la peau réagissant comme une éponge par endroit. Il est donc très important de les traiter avec douceur, en utilisant des peelings au pH haut donc doux qui éliminent la couche cornée sans irriter la peau ce qui pourrait entrainer des risques d’hyperpigmentation par endroit.
Pour éliminer les taches pigmentaires, il est conseillé de traiter tout d’abord leur terrain séborrhéique, avec des peelings à base d’acide salicylique, suivi de l’extraction des comédons. Ils provoquent très peu de desquamation et n’entrainent pas d’éviction sociale. Ces traitements doivent être accompagnés d’un suivi à domicile qui prend le relai du peeling professionnel. Par exemple, le matin une crème à base d’acide naturel d’écorce de saule : l’acide salicylique, connu depuis l’antiquité pour ces pouvoirs contre l’acné. Ne pas oublier d’appliquer ensuite un produit de protection solaire à indice élevé. Le soir, une crème réparatrice et antibactérienne contenant du zinc par exemple peut être utilisée ponctuellement sur les kystes enflammés en alternance avec une crème exfoliante dépigmentante comme par exemple Phytic Crème de mene&moy, Whitening Cream de Bioface ou Pigment Regulator de Skinceuticals.
Les séances de peeling sont à réaliser tous les 15 jours pendant deux mois. Au départ une supplémentation en zinc par voie orale sera conseillée et si l’acné est trop sévère une antibiothérapie peut s’avérer nécessaire. On pourra noter au fil des traitements une amélioration notable de la séborrhée, une diminution des microkystes et également une diminution de l’imprégnation pigmentaire. Je conseille de faire suivre ces séances par un traitement spécifique pour les taches afin d’unifier le teint et de donner de la lumière à la peau avec la méthode Skineclipse offrant un traitement personnalisé innovant associant la luminothérapie à des produits cosmétiques dépigmentants. Ce concept spécifique prend en charge les cernes et certaines parties du corps, mains, pieds, genoux, fesses, zones souvent plus pigmentés, demande fréquente des patientes qui ont le désir d’harmoniser la différence de couleur de ces zones.
Le traitement des cicatrices hyper pigmentées peut être avantageusement complété par la technique d’AQUA REJUVENATION® consistant à pratiquer une micro dermabrasion par projection de poudre de noyaux de fruit suivie d’une projection sous haute pression de micros jets de solution dépigmentante. Pour les peaux noires ne présentant pas de problème particulier, on pratiquera des peelings superficiels à base d’acide glycolique tous les 15 jours pour donner de l’éclat, avoir une action unifiante et ressérer le grain de peau.
Les peaux asiatiques, des peaux qui supportent mal les produits dépigmentants
Les peaux asiatiques se marquent prématurément de taches pigmentaires, environ quinze ans plus tôt que chez les populations à peau blanche. Généralement, on constate sur les peaux asiatiques les phénomènes suivants : taches pigmentaires surtout au niveau des pommettes, peaux fragiles et réactives notamment au niveau péri-oculaire qui est une zone très facilement irritable, résistance au laser (voir impossibilité de les traiter avec).
Il faut effectuer des peelings légers répétés comme les peelings à base d’amande (acide mandélique), peelings très doux, non irritants et non photosensibilisants. Ils peuvent donc être utilisés toute l’année même en été. Ce type de peeling provoque une exfoliation douce de la peau sans entrainer brulure ni rougeur cutanée. Utiliser en relais des crèmes dépigmentantes non irritantes en laissant un espace de soin cocooning afin que la peau soit apaisée. Je conseille un soir par semaine de faire un break (par exemple, appliquer un masque hydratant en prenant son bain et le faire pénétrer pour la nuit).
Le matin : gel Alexandrite Alchimie Forever ou sérum Phloretin CF de Skinceuticals ou Flavo C de Auriga, un produit de protection solaire à indice élevé. Le soir : crème dépigmentante Even Better de Clinique, Phyto de Skinceuticals, Crème Dépigmentante, White System Sérum Eclaircissant de SKIN’ECLIPSE. On peut compléter le traitement par des gommages et des masques une fois par semaine : Anti Oxydant Kantic Mask, Eximer Plus de Alchimie Forever.
Les peaux asiatiques sont difficiles à traiter : elles supportent peu de produits dépigmentants, la localisation de leurs taches laisse peu de possibilités de traitement car ce sont souvent des zones sensibles et très réactives. Enfin le cosmétologue devra servir de guide à la patiente, dans l’éducation. Ici il s’agit de lui apprendre à gérer cette pigmentation en surveillant l’efficacité du traitement, l’absence de rougeur le matin au réveil et lui apprendre également à doser la quantité de crème dépigmentante à utiliser : dosez sans abusez.
Le blanchiment de la peau, attention danger !
Le blanchiment de la peau ou l’éclaircissement de la peau n’est pas seulement un phénomène qui touche les africaines, beaucoup de maghrébines succombent à cette tentation. Pour se blanchir la peau, elles utilisent des produits fortement toxiques, sans forcément avoir conscience du danger qu’ils représentent. Si le phénomène est un véritable problème de santé publique dans certains pays d’Afrique, les pays occidentaux ne sont pas épargnés. La France a d’ailleurs lancé, une grande campagne de sensibilisation aux dangers inhérents au blanchiment de la peau.