Par le Docteur Jean Michel MAZER
De nouvelles techniques non invasives sont disponibles sur le marché de la minceur mais il reste difficile de s’y retrouver.
Encore récemment, seules les techniques chirurgicales comme la liposuccion, permettaient d’assurer la réduction importante d’excès graisseux, en particulier dans la région abdominale ou les classiques « poignées d’amour ». Depuis quelques années sont apparues de nouvelles techniques non chirurgicales. Elles sont aujourd’hui nombreuses et il devient difficile à s’y retrouver. Quelles sont celles qui sont efficaces qui présentent des risques et celles qui sont autorisées ?
Classification des techniques de lipolyse.
Il existe deux façons de réduire le volume d’un bourrelet graisseux : soit on réduit le nombre de cellules qui le composent, soit on réduit le volume de chacune de ces cellules. Dans le premier cas, on peut espérer qu’à alimentation égale, le bénéfice sera durable, car les adipocytes ont peu tendance à réapparaître lorsqu’ils ont été éliminés. A l’inverse, dans le second cas, les lipides qui ont été chassés des cellules peuvent y retourner et le résultat ne sera pas durable. Toutefois, ces dernières techniques peuvent être intéressantes si elles sont couplées à une augmentation de l’activité physique ou à un régime, afin de profiter des jours qui suivent le traitement pour éliminer un maximum de graisse. L’intérêt de ces techniques est qu’en intervenant sur des zones précises, on peut faire en sorte que les bénéfices du régime seront plus visibles à ce niveau, par exemple sur le ventre: c’est bien sûr là que ce sera le plus intéressant sur un plan esthétique…
Les techniques réduisant le volume des adipocytes.
Elles sont nombreuses, comportant des lasers de faible énergie, tel le Lapex. Lors des séances, indolores et sans suites, on provoque une fuite des lipides à travers la membrane cellulaire, rendue perméable. Pour que les résultats soient durables, elles doivent être couplées à une modification des habitudes alimentaires et de l’activité physique.
Les champs électro magnétiques de basse fréquence type Redustim provoquent une augmentation de la consommation d’énergie par les muscles viscéraux, puis une diminution de l’absorption intestinale des graisses, conduisant à une perte de volume abdominale.
Les sources de radio fréquence et d’infrarouges, associées à des techniques de succion, comme dans le Velashape, agissent par deux mécanismes. L’un, lié à l’effet thermique provoque une fuite lipidique à travers la membrane cellulaire des adipocytes. L’autre est une stimulation de la synthèse collagénique. Leurs indications sont donc plutôt le traitement de la cellulite.
Les techniques d’adipocytolyse.
L’adipocytolyse peut être définie comme la destruction d’adipocytes. Dans ce cas, les résultats peuvent être plus importants, et surtout plus durables, puisque nous savons que les adipocytes ont une capacité de régénération très faible. Deux types de méthodes ont été développés ces dernières années : les ultrasons focalisés et la cryolipolyse.
a) Les ultrasons focalisés.
L’intérêt des ultrasons réside dans leur capacité à pénétrer profondément. En provoquant une concentration de ces ondes (focalisation), on obtient des énergies très puissantes qui vont altérer les adipocytes. Avec l’Ultrashape, ils provoquent un phénomène de vibrations des membranes adipocytaires, vibrations suffisamment importantes pour provoquer la destruction de nombre de ces cellules. Les lipides présents dans les cellules vont être recyclés par le foie, exactement comme ce qui se produit lors de la digestion. Les résultats seront meilleurs si on associe ce traitement avec une légère augmentation de l’activité physique dans les jours qui suivent, de façon à éviter une reprise partielle de ces lipides.
Avec le Liposonix, les ultrasons focalisés, très puissants provoquent, par le biais d’un effet thermique, la destruction des adipocytes. Ceci induit également la synthèse de nouvelles fibres de collagène, d’où un effet tenseur sur la peau, réduisant la laxité souvent associée.
b) La cryolipolyse.
C’est une méthode originale et innovante reposant sur une observation : sous l’effet d’une exposition au froid, particulière et prolongée, on a observé des diminutions de l’épaisseur de la couche graisseuse. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’à la fin du XIXème siècle des médecins avaient conseillé aux femmes chevauchant dorénavant à califourchon, comme les hommes, et non plus en amazone comme autrefois, de porter des culottes rembourrées, chaudes, culottes dites « de cheval »… Cette perte de tissu adipeux, est aujourd’hui expliquée. Les cellules graisseuses, qui nous protègent de l’exposition au froid, y sont très sensibles. Il s’en suit un phénomène appelé d’apoptose, définit comme la mort cellulaire programmée. Tous les jours, plusieurs centaines de milliers de cellules présentent un phénomène d’apoptose visant à les renouveler. Des ingénieurs du renommé Wellman Institute de Boston ont réussi à recréer les conditions d’apoptose des cellules graisseuses. Grâce à un appareil qui reproduit ce phénomène, il est possible en une séance d’une heure, de diminuer de façon nette les bourrelets graisseux localisés. Il existe un contrôle évitant tout risque de nécrose des couches superficielles de la peau par le froid. On distingue d’une part la cryolipolyse médicale, dite Coolsculpting Zeltiq, et des cryolipolyse esthétiques. Seule la cryolipolyse Coolsculpting a obtenu double agrément des normes médicales CE et FDA. Elle bénéficie également de l’ensemble des études scientifiques. D’autres appareils, de lipocryolyse, sont proposés. Ils ne présentent pas les mêmes garanties de résultats et de sécurité, dans l’attente d’études ultérieures. En pratique, on peut traiter des bourrelets graisseux localisés, sous le nombril, ou latéraux, les classiques poignées d’amour, sur la région sous fessière. Cette technique ne convient pas pour les ventres ronds. Dans ce cas, on proposera des techniques par ultrasons focalisés.
Pour des bourrelets graisseux importants, la chirurgie reste incontournable pour son efficacité, mais, sur des lésions plus modérées, les techniques non chirurgicales sont intéressantes, en particulier la cryolipolyse médicale, simple et efficace. Sur des bourrelets plus diffus, on s’orientera vers les ultrasons focalisés. En cas d’association de relâchement cutané et d’excès graisseux modérés, ou de cellulite les techniques type Velashape peuvent être intéressantes.