Par le Docteur Jacques Ohana
La lipoaspiration « classique » m’a été enseignée par son génial inventeur Yves Gérard Illouz qui m’a initié aux subtilités de ce qui est apparu dans les années 80 comme une véritable révolution. Je l’ai vu parcourir le monde et participer à un nombre incalculable de congrès pour apporter à toute une génération de plasticiens cet instrument nouveau qui allait vite devenir indispensable à chacun. A l’aide d’une canule et d’un aspirateur, il est devenu possible de corriger de façon radicale et définitive les amas graisseux localisés modifiant ainsi une silhouette avec pratiquement pas de cicatrices.
Puis dans les années 90, un chirurgien italien, le Dr Michele Zocchi, a présenté un concept différent pour le traitement de ces amas graisseux localisés. Il s’agit de l’utilisation des ultrasons à l’aide d’une sonde introduite par une petite incision. L’idée de départ était de liquéfier la graisse (émulsification) et par diverses manipulations de faire sortir cette « huile ». Cette technique prétendait remplacer la lipo-aspiration. Rapidement cependant, on s’aperçut de ses limites et elle fut délaissée.
Mais plus tard, il fut proposé d’associer ces deux techniques, à l’origine de la Lipo-aspiration Assistée aux Ultrasons ou UAL. Les ultrasons, utilisés en début d’intervention, permettaient d’assouplir le tissu graisseux, facilitant ainsi le geste de lipo-aspiration.
Une technique délaissée puis améliorée
Cette nouvelle technique, utilisée par un nombre restreint de chirurgiens, a été quelque peu délaissée. En effet, la première machine qui produisait les ultrasons et les sondes de première génération était peu maniable, nécessitait beaucoup d’expérience et de délicatesse pour éviter certaines complications.
Fort heureusement, certains chirurgiens ont continué à décrire les avantages de cette technique et des laboratoires se sont impliqués dans la fabrication d’un nouvel appareil. Les progrès technologiques en matière d’ultra-sons présentent de grandes similitudes avec celles observées pour les laser CO2, devenu plus maniable, moins agressif et « fraxellisé » (laser largement utilisé en médecine esthétique pour le traitement des rides et améliorer la tonicité cutanée du visage).
Les avantages de la UAL ?
Ils sont désormais nombreux et bien codifiés :
- L’intervention de lipo-aspiration est grandement facilitée par l’utilisation préalable d’ultrasons qui, par l’émulsification initiale de la graisse qu’ils réalisent, permet un geste plus délicat, plus précis et plus efficace.
- Le tissu adipeux est en général de consistance molle, souple et peu résistant. Mais dans certains cas, et sur certaines régions du corps, il est de consistance plus ferme, fibreux, difficile à mobiliser et résiste en partie à une lipo-aspiration simple.
Les ultrasons sont alors particulièrement bienvenus pour assouplir préalablement cette région liquéfiée et permettre l’aspiration simple complète et moins traumatisante.
- Il en est de même des cas de lipo-aspiration dite « secondaire », c’est-à-dire de patients ayant déjà subi une intervention préalable et chez qui la graisse est devenue fibreuse, cicatricielle, difficile à traiter, et jusque là récalcitrante aux techniques classiques.
- D’autre part, et ce n’est pas le moindre de ses avantages, l’UAL permet une lipo-aspiration plus superficielle et donc un affinement plus important des tissus avec de ce fait un résultat plus important et plus harmonieux.
Enfin, les suites opératoires sont plus simples, les ecchymoses et hématomes étant moins importants.
Les machines actuellement disponibles
Différents laboratoires commercialisent des machines comparables. Celle que nous utilisons a l’avantage de réunir sur un même module, toutes les subtilités modernes de cette technologie mais également de comporter dans la même machine à la fois un infiltrateur qui ramollit les tissus, un appareil à ultrasons des plus modernes, et un appareil de lipo-aspiration. Il s’agit du Vaser-lipo qui connait un grand succès outre-atlantique et commence à se développer en Europe.
Des perspectives encourageantes pour la liposculpture.
Il s’agit certainement d’une technique appelée à se développer considérablement. C’est la version moderne de la lipo-aspiration et je sais que Yves-Gérard Illouz aurait été ravi de l’apprécier.
La finesse du geste et l’efficacité du résultat permettent d’aller au-delà de la simple extraction du tissu graisseux. Nous abordons précisément ce que l’on peut appeler la liposculpture. C’est-à-dire le remodelage des formes et des reliefs. C’est le cas en particulier de la région pectorale et de la région abdominale qu’il est possible de traiter de telle façon qu’on puisse mettre en évidence le relief musculaire sous-jacent.
Cette technique peut également améliorer d’autres types d’interventions dont elle peut faciliter la réalisation et optimiser le résultat, comme par exemple le lifting cervico-facial ou la plastie abdominale.
Cela ouvre des perspectives intéressantes et améliore encore les possibilités techniques et les résultats que nous pouvons mettre à la disposition de nos patients.
L’intervention de chirurgie esthétique la plus pratiquée au monde est aujourd’hui la liposuccion, inventée par un chirurgien français, le Professeur Yves-Gérard Illouz, en 1977. Le Docteur Jacques Ohana a été l’un de ses premiers élèves et est devenu son collègue et ami. Il a collaboré étroitement à la rédaction de son premier livre, une référence dans le domaine.