Par le Docteur Thierry Boisaubert
Ptose, rides verticales, creusement, amincissement des lèvres et rétractation du menton, le tiers inférieur du visage est la zone de tous les dangers… Et celle où l’on dispose d’une panoplie de techniques et produits variée et efficace pour une correction sur mesure. Plus le visage est dégradé, plus la prise en charge requiert une série de consultations espacées de 3 à 4 semaines pour une intégration optimale des fillers.
Une prise en charge step by step
Il convient dans un premier temps de rectifier la « charpente » et donc de remettre l’ovale sous tension. Afin de ne pas alourdir cette zone, qui requiert des lignes nettes et dynamiques, l’injection de Radiesse en superficiel va redessiner les lignes et tracter les tissus vers le haut sans rajouter de volume. On injecte de part et d’autre des bajoues et jusqu’à l’angle maxillaire, en petite quantité, et en massant le gel suite à l’injection.
Le menton requiert une attention particulière et participe grandement à l’harmonie et au rajeunissement. Il est important de le mettre en lumière, car c’est une zone où les ombres sont denses et importantes. S’il a reculé de manière notable (d’où l’intérêt de regarder les photos de la patiente datant d’il y a 10 ans et 15 ans), s’il s’est dépulpé, ce qui contribue beaucoup au vieillissant d’un visage, j’opte pour le Belotero Volume. Le gel est peu hydrophile, très malléable, mais avec une bonne tenue et un facteur d’intégration tissulaire optimal. On recherche un menton pulpé, charnu, mais souple, qui conservera sa mobilité lorsque le visage est en dynamique. J’ai remarqué que si l’on traite le menton en premier, le gel aura un effet tractant sur la ligne maxillaire, et la correction de l’ovale nécessitera moins de produit, pour un résultat d’autant plus naturel. Le visage est à la fois affiné et éclairé.
Rectifier les volumes en subtilité
Ce travail effectué, je revois la patiente 3 semaines plus tard pour combler les creux tout en induisant un effet lifting subtil.
Il convient de repulper les encoches mandibulaires, effacer les plis d‘amertume, redresser les commissures des lèvres, lisser les sillons nasogéniens et redessiner et pulper la bouche. J’utilise dans toutes ces zones le Belotero Intense, que l’on peut injecter dans le derme moyen à profond.
Les encoches mandibulaires sont traitées à l’aiguille avec peu de produit et toujours le massage pour bien le placer. Cet acide hyaluronique est très élastique et c’est pourquoi il convient particulièrement à la région péribuccale, une zone d’expression dont il est capital de conserver l’intégrité et la mobilité et en même temps, d’en corriger les expressions d’amertume et de fatigue. Vient ensuite la bouche, où je redessine les contours en injectant point par point en superficiel, puis dans la lèvre supérieure pour lui redonner un peu, mais pas trop, de volume. Si besoin, quelques gouttes de produit sont placées dans la lèvre inférieure afin de donner un effet « baby lips ». En général, une seringue suffit. Toutes les femmes demandent des lèvres pulpeuses, et il est important de leur « résister » afin de ne pas casser l’harmonie globale du travail. Car une bouche sur-injectée, même légèrement, donne facilement un aspect trafiqué.
La lèvre blanche et les ridules pour terminer
La dernière visite est consacrée à effacer les ridules, dont le disgracieux code barre, ce qui contribue au rajeunissement et à l’aspect « frais ». Pour une lèvre blanche bien abimée, la blanching technique est idéale et nécessite très peu de produit mais du temps et une main sûre car l’on injecte en superficiel, point par point, des gouttelettes de Belotero Balance dans le cas de rides marquées, et Belotero Soft pour les ridules. Le reste de la seringue sera placé dans les rides jugales.
Le secret réside dans la subtilité du geste. Et surtout, dans le temps consacré au travail. On va loin avec peu de produit, à condition de prendre son temps, et de bien examiner la patiente au fur et à mesure de la séance.
Docteur Thierry Boisaubert
Expert en médecine esthétique depuis l’an 2000. Titulaire du DIU MMAA de l’Aesthetic Faculty, Paris depuis 2007, formateur et enseignant, Directeur du centre de médecine esthétique Esthélence à Neuilly.