Par le Docteur Georges-Fabrice Blum
La ménopause touche actuellement 10 millions de femmes en France avec 400 000 nouveaux cas par an. L’espérance de vie des femmes a bien changé au cours des siècles : 25 ans à l’époque romaine, 30 ans à l’époque de Louis XIV, 50 ans au début du siècle, 87 ans aujourd’hui.
L’âge moyen de la ménopause en France est de 50 ans. Les femmes passent donc près de 40 ans en ménopause. Faut-il encore accepter que les femmes vivent la moitié de leur vie avec une sècheresse vaginale et que progressivement elles ne puissent plus avoir une vie de sexuelle normale ?
De plus il y a en France 50 000 nouveaux cas par an de cancer du sein, dont 10% soit 5000 femmes de moins de 40 ans et la plupart de ces femmes jeunes auront des traitements par des analogues du LHRH ou des anti-aromatises, donc elles aussi sont à considérer comme des femmes ménopausées.
L’impact de ce manque hormonal, surtout au niveau vulvo-vaginal peut être certes contrebalancé par l’action des traitements hormonaux substitutifs de la ménopause (THM) mais ces traitements ont des contre-indications formelles, dont notamment, les cancers du sein. Or il faut trouver des solutions à ces femmes pour qu’elles puissent continuer à avoir une vie sexuelle normale, qui plus est, pour qu’elles puissent après 50 ans reconstruire un nouveau couple et ce jusqu’à 80 ans voire plus. La réjuvénation vaginale tient donc toute sa place chez ces femmes fortement demandeuses de solutions efficaces et sans danger.
De plus, le syndrome génito-urinaire est aussi un vrai problème à résoudre au quotidien chez ces femmes ménopausées lors de nos consultations de gynécologie, que ce soit les cystites à urines claires, les vulvodynies, le prurit vulvo-vaginal non infectieux, les mauvaises odeurs vaginales, l’hyperlaxité vaginale et même l’incontinence urinaire légère. Or il y a des solutions. Quelles sont-elles ?
Nous disposons de crèmes réparatrices, de traitements locaux, hormonaux ou non hormonaux, des traitements hormonaux de la ménopause avec leurs contre-indications, dont le cancer du sein, de l’injection d’acide hyaluronique (AH), de l’utilisation des LED, du Plasma Rich Platelet (PRP), de la radiofréquence thermo-contrôlée et des lasers vaginaux (CO2 ou Erbium-Yag).
L’injection d’acide hyaluronique (AH), Désirial, est réalisée au cabinet du médecin sous anesthésie locale et va se faire au niveau de la fourchette vulvaire ou sur la face postérieure du vagin principalement. C’est un traitement efficace pour toute femme souffrant de sècheresse vaginale, notamment au niveau de l’entrée du vagin. L’efficacité des injections est de 9 mois à 1 an. L’acide hyaluronique composant naturel du derme et de la muqueuse se comporte comme une véritable éponge en améliorant l’hydratation des tissus et en biostimulant par effet mécanique les cellules de la muqueuse vaginale.
Le laser vaginal, véritable peeling de la couche superficielle de la muqueuse vaginale qui est asséchée et atrophique, va permettre la repousse d’une nouvelle muqueuse vaginale plus saine. Nous utilisons pour notre part le laser CO2 Mona Lisa Touch de DEKA, et réalisons 3 séances de 10 minutes à un mois d’intervalle, à renouveler éventuellement un an après. Cette technique est mini-invasive, ne nécessite aucune anesthésie et est pratiquée au cabinet du médecin.
Après 3 sessions de traitement par le laser Mona Lisa Touch, les brûlures vaginales auront diminué dans 84% des cas, les démangeaisons dans 85%, la sècheresse dans 76%, la dyspareunie dans 72% et la laxité vaginale dans 90% des cas.
L’amélioration au niveau du syndrome urinaire va également être tout à fait manifeste avec 69% de diminution des dysuries, 69% des diminutions de l’incontinence urinaire d’urgence, 56% de diminution d’incontinence par impériosités mictionnelles et 58% par diminution du stress entraînant l’incontinence urinaire.
84% des femmes ayant eu un traitement par ce laser sont satisfaites de la procédure, sans aucune complication décrite après 3 ans de recul.
Toutes ces méthodes sont complémentaires et font partie à présent de l’arsenal thérapeutique dont nous disposons pour traiter et aider ces femmes désireuses d’avoir une vie agréable au quotidien après la ménopause, et une vie de couple la plus optimale possible.
Plus de 40% des femmes post-ménopausées souffrent d’atrophie vaginale qui affecte grandement leurs fonctions sexuelles et leur qualité de vie, mais seulement 25% d’entre elles demandent encore de l’aide par méconnaissance des possibilités thérapeutiques.
La ménopause n’est donc plus une fatalité pour ces femmes désireuses de bien vivre et de retrouver une vie sexuelle normale.
Par le Docteur Georges-Fabrice Blum
Spécialiste en Gynécologie-Obstétrique.
Médecin coordinateur du pôle Femme-Mère-Enfant de la Fondation de la maison du Diaconat de Mulhouse.
Membre du comité d’éthique pour la recherche en gynécologie-obstétrique.
Membre du Groupe de Recherche et Innovation en Restauration Génitale (GRIRG).
Titulaire de plus de 70 publications, dont un livre « Mieux vivre sa grossesse ».
Décorations : Chevalier de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre National du Mérite et Officier de l’Ordre des Palmes Académiques.