Dr isabelle meurgey et Dr Alain Butnaru
Le microbiote est un ensemble de micro-organismes (virus, bactéries, champignons), une flore de plus de 500 espèces différentes qui vit et se développe à l’intérieur
et à la surface de notre corps. Notre intestin en contient ainsi de 1,5 à 2 kg. La recherche sur l’axe intestin et cerveau a débuté dans les années 1930, l’intérêt des scientifiques pour le lien entre intestin et peau est beaucoup plus récent.
La peau et l’intestin ont de nombreux points communs dans leur fonctionnement et leur physiologie. Ce sont deux organes de barrière et d’échange avec le milieu extérieur (25 m2 pour la peau et 400 m2 pour l’intestin). Ils communiquent entre eux et influencent leur santé réciproque. L’influence du microbiote intestinal sur la santé digestive et la santé psychique est maintenant bien connue. Nous savons qu’en cas de dysbiose, c’est à dire un déséquilibre de la flore par la diminution des bonnes bactéries au profit de bactéries pathogènes, l’inflammation qui en découle est le lit des maladies inflammatoires intestinales, le diabète de type 2, l’obésité…
De plus l’intestin et la peau échangent des informations en continu notamment par l’intermédiaire de médiateurs inflammatoires secrétés dans l’intestin et qui vont pouvoir modifier la flore cutanée.
Pour le prouver une pathologie cutanée a particulièrement été étudiée : c’est l’acné vulgaire. Nous savons maintenant que l’alimentation occidentale est en partie responsable de cette pathologie : la consommation de produits laitiers d’origine animale, un régime à index glycémique élevé et riche en graisses saturées au détriment des oméga 3 va stimuler la production de sébum et entraîner une dysbiose cutanée avec le remplacement d’un microbiote sain au profit de Cutinobactérium Acnès responsable de l’acné.
C’est pour cela qu’il est primordial de traiter à la fois la peau et l’intestin dans les pathologies de la peau comme l’acné mais également pour d’autres pathologies comme l’acné rosacée, la dermatite atopique et le psoriasis. Ces éléments donnent une nouvelle orientation aux schémas thérapeutiques classiquement utilisés dans les maladies de la peau : pour un patient acnéique par exemple il est judicieux de commencer par un rééquilibrage alimentaire (diète méditerranéenne non inflammatoire), d’arrêter les produits laitiers et de complémenter avec de bons acides gras, ainsi qu’avec du zinc pour son action anti inflammatoire. Plutôt que de donner d’emblée des antibiotiques qui vont sur le long terme déséquilibrer la flore cutanée et entretenir la dysbiose.
Il sera également indispensable de rechercher un éventuel intestin perméable et de le traiter.
En complément, la prise de probiotiques (lactobacillus rhamnosus Sp1) a montré son intérêt chez les patients acnéiques, ainsi que de choisir également des crèmes ou sérums à base de probiotiques ou prébiotiques afin de renforcer la bonne flore. Cette mise en lumière du microbiote cutané ne fait que nous conforter nous médecins fonctionnels à continuer à traiter, en même temps, l’intérieur et l’extérieur pour une meilleure santé et une plus belle peau. Beaucoup de recherches sont en cours pour connaître le rôle du microbiote dans le vieillissement. Rien n’est encore prouvé pour le moment mais des pistes de recherches via l’“inflammaging” semblent le confirmer : la dysbiose créant de l’inflammation qui entraîne la sénescence.
en médecine préventive et de performance depuis 1997. Membre définitif de la Société Française de Médecine Esthétique. Diplômée en Micronutrition, Auriculothérapie, Hypnose.
Plus d’informations : docteurisabellemeurgey.com
Dr alain butnaru : Diplômé de la Faculté de Médecine de Paris Médecine Esthétique et Anti-Âge depuis 1985 Membre définitif de la Société Française de Médecine Esthétique Diplômé en Médecine Morphologique et Anti-Âge, Micronutrition, Auriculothérapie et Hypnose.
Plus d’informations : docteuralainbutnaru.com
