Par les Docteurs Marilyne Plasqui, Julien Carré et Ludovic Lievain
Les générations X, Y et Z, très informées et surtout ultra-influencées par les réseaux sociaux, ont une approche « anti-âge » moderne. Pour les accompagner, une nouvelle génération de médecins, dans la quarantaine, casse les codes de la médecine esthétique traditionnelle.
Quelles différences d’une génération de praticien à l’autre ?
L’expérience. Alors que la génération des médecins baby boomers s’est spécialisée en esthétique après avoir acquis une expertise en médecine ou chirurgie traditionnelle, la relève, elle, a directement pris le chemin de l’esthétique. « J’ai 40 ans et 12 ans d’expérience dans la prise en charge globale d’un visage. Au même âge, certains de mes confrères ainés, n’avaient pas encore commencé. » Dr Julien Carré, médecin esthétique.
L’update constant. Au-delà des années d’expérience, la jeune génération de médecins esthétiques privilégie l’apprentissage en continu, avec la volonté d’être toujours formée à la dernière technique.
Le lien de confiance. Le rapport aux patients a également changé. Comme l’écart d’âge est moins important, les nouveaux médecins sont perçus comme des conseillers. « Aujourd’hui, nous sommes beaucoup plus à l’écoute. On établit vraiment une relation de confiance basée sur un échange de points de vue entre la demande du patient et notre vision de médecin. » Dr Marilyne Plasqui, médecin esthétique.
Y-a-t-il une (r)évolution de la demande ?
Une autre perception de la perfection. Aujourd’hui, c’est ce miroir géant, que sont les réseaux sociaux, qui impose le diktat de perfection et amplifie le narcissisme des nouvelles générations.
La beauté filtrée. « La génération Y a l’obsession de plaire. Du coup, nous ne sommes pas encore dans l’accompagnement, mais plutôt dans un axe d’embellissement à court terme, la self-perfection, entretenue et amplifiée par les selfies. » Dr Carré.
Savoir dire non, le nouveau challenge ?
Contourner les excès, redessiner les limites et réorienter la demande. « Pour établir ce lien de confiance, j’essaie d’écouter les demandes au mieux, même les plus extravagantes, afin de les réorienter vers des traitements plus softs, plus naturels, en utilisant des outils factuels comme une analyse méthodique du visage. Il n’est évidemment pas question de dire non à toutes les demandes, mais savoir le dire quand il le faut donne une image rassurante de notre métier. » Dr Ludovic Lievain, Chirurgien plasticien et esthétique.