par le Dr Claire Sabatier-Cabrol
La médecine esthétique évolue !
En France où le naturel prime, où : «Docteur, il ne faut pas que cela se voit », nous ne sommes plus dans l’anti-aging, mais dans le well-aging. Nous devons conduire nos patients à prévenir les effets du vieillissement, à les accompagner dans le temps et à ce qu’on leur dise « tu ne changes pas ». Pour cela, chaque médecin esthétique a ses combinaisons qu’il adaptera en fonction de son patient, ses demandes, son âge et son budget. Parmi les traitements les plus adaptés à ce concept de well-aging, les HIFU, acronyme de High Intensity Focused Ultrasounds sont une réponse à la quête d’un ovale redessiné, demande fréquente parfois dès 35 ans où le relâchement de la mésoface peut déjà être perceptible
Paul Langevin initie l’utilisation des ultrasons en thérapeutique en 1918.
Dans les années 90, les HIFU deviennent de par leur caractère non invasif, une solution de traitement dans de multiples disciplines : hépatologie, gynécologie, neurochirurgie et en urologie. 2007 voit la première publication sur HIFU en dermatologie esthétique et en 2009, la FDA donne son agrément dans le lifting des sourcils. Les ultrasons sont des ondes sonores, à ne pas confondre avec les ondes électro-magnétiques. Ces ultrasons sont produits à l’aide d’une céramique piezzo-éléctrique dont la concavité va permettre de focaliser les ultrasons à diverses profondeurs. A chaque déclanchement du transducteur (ou tir) la céramique se déplace de façon linéaire et délivre une série de points focalisés à la profondeur choisie. L’énergie est telle, que la température va monter aux environs de 67-68°. La brutalité et la brièveté du phénomène évitent la diffusion de la chaleur autour du point focal, provocant des « TIZ » ou thermal injury zone. Il y a coagulation des protéines avec des lésions irréversibles. On va assister à une véritable réparation tissulaire, cellulaire ainsi que de la matrice extra cellulaire et ses fibres et en particulier néocollagénèse.
Classiquement, les dispositifs HIFU proposent 3 types de pièce à main pour traiter le visage et le cou.
L’utilisation du transducteur 4,5 mm a pour cible le SMAS et l’hypoderme, le 3 mm le derme profond et le 1,5 mm le derme superficiel. En traitant ainsi ces 3 couches, on obtient une remise en tension des tissus avec un effet liftant. Dans le traitement du relâchement de l’ovale et du cou, les indications vont ainsi de 35-40 ans à 65-70 ans. Les HIFU sont également très performants dans la réduction du double-menton. On peut réaliser ce traitement sur tout phototype et en toute saison. Il ne faut en aucun cas chercher à se substituer au chirurgien et savoir passer la main lorsque l’indication d’un LCF est posée. A condition de respecter les zones à risque et de manier correctement les transducteurs, les HIFU ne provoquent que peu d’effets indésirables.
Il existe des effets secondaires prévisibles, transitoires et toujours réversibles : rougeurs, oedème, des ecchymoses sont décrites. Après le traitement, une sensation à type de contusion peut persister plusieurs jours voire semaines. Il n’y a pas d’éviction sociale.
Durant le traitement, la douleur peut être parfois assez vive, gérable en modifiant la puissance et le nombre de TIZ à chaque tir. Avant la séance il est indispensable de prendre des photos face, profil et trois-quart et de noter le poids du patient. La prise d’antalgique est souhaitable. La procédure pour l’ovale va durer 30 à 60 minutes, afin de délivrer environ 300 lignes à chaque profondeur (4,5 3 et 1 ,5 mm). C’est une technique opérateur-dépendant qui demande apprentissage, concentration et patience.
Certaines machines proposent des transducteurs produisant de nombreuse lignes de TIZ à chaque tir. Le choix d’un appareil doit s’orienter sur le sérieux de l’entreprise qui garantira une régularité et une constance de la qualité des ultrasons du premier au dernier tir du transducteur. Des appareils à bas coût, des transducteurs douloureux ternissent l’image des HIFU sur les réseaux sociaux. Les résultats sont progressifs, se voient après 10 à 12 semaines, et vont encore progresser jusqu’au 5ème mois. Un entretien sera à faire tous les 18 mois à 2 ans. Solution naturelle, sans éviction sociale, combinable avec d’autres techniques, les HIFU de par leur réelle efficacité, ont toute leur place dans le well-aging pour la plus grande satisfaction de nos patients.
Dr Claire Sabatier-Cabrol Le « 43 », centre de médecine et de chirurgie esthétique à Nice. Diplômée de la Faculté de Médecine de Montpellier, DU d’évaluation des Techniques d’injection et de comblement en Dermatologie et Chirurgie Plastique DIU des actes de dermatologie esthétique – Règles de l’art et vigilance Membre active et co-responsable du pôle des médecins esthétiques au sein de la SAMCEP.
http://www.medecine-esthetique-nice.com