Par le docteur Claude Dalle
Les tests génétiques vont envahir progressivement le champ de la médecine et donc de notre vie. Attention à leur fiabilité !
Tout a commencé après les années 2000 par le décryptage complet du génome quand les chercheurs se sont demandés comment fonctionnaient exactement les gènes et rapidement plusieurs questions se sont posées, notamment quand à leur exactitude.
Globalement, la réponse est oui mais elle dépend des facteurs suivants :
- qui a fait le test,
- quel est le type de test
- quels sont les critères d’interprétation
Qui est l’auteur ?
Tous les tests sont effectués par des machines, des robots, qui analysent de plus en plus vite le génome ; ce qui prenait des semaines il y a 10 ans, ne prend que quelques dizaines de minutes maintenant. De ce point de vue, il n’existe pas d’erreur possible.
Quel est le type de test pratiqué ?
Il est nécessaire de différencier les tests ADN des tests ARN. Habituellement il s’agit d’un test ADN (23 paires de chromosomes dans le noyau de chaque cellule). Nos gènes sont « fixés », statiques, donc on ne peut les modifier, ils sont innés. En revanche, la manière dont ils s’expriment est un fait essentiel. On peut influencer ses expressions par son mode de vie (tabac, calories, alcool, sport, sommeil…). Un gène modifié, par ce qu’on appelle un polymorphisme, peut ainsi être alors plus ou moins « éteint » ou activé. En outre un gène isolé est rarement responsable d’une maladie. Ce sont généralement des combinaisons de gènes, des groupes (parfois 50 gènes ou plus) qui vont par exemple être nécessaires pour produire un caractère. Un gène est donc dans un réseau, où il apparait comme un élément d’une chaine et ses interactions sont nombreuses.
On sait par ailleurs que 90% des cancers viennent de l’environnement au sens large ! Donc quand on propose de tester des gènes, il faut savoir exactement ce que l’on recherche : Est on sûr de connaitre tous les gènes en rapport avec une maladie ? Quels sont les gènes les plus importants ? La combinaison de gènes testée est elle la « bonne » ? Est elle suffisante ?
Peut-on interpréter sans se tromper ?
La réponse est difficile et on ne peut qu’être approximatif, avoir une idée globale, ce qui peut déjà être néanmoins important pour aider un patient. En prenant en compte cette incertitude, il sera nécessaire pour éviter des angoisses supplémentaires d’accompagner les réponses par des conseils avisés.
Qu’est ce qui est sûr ?
Dans un avenir proche, nous serons tous en possession de notre « passeport » génétique.
Son décryptage sera très utilisé dans la santé, pour savoir par exemple ce que nous pouvons manger, quand, en quelle quantité ?
Quelles maladies risquons nous et surtout comment pouvons nous les éviter ?
Quels médicaments pouvons nous prendre, à quelle dose et combien de temps ?
Quel sport et quand ?
Leur fiabilité va croitre très vite.
Les prix vont être très accessibles, rapidement, et pour tous.
Enfin, il est clair que ce phénomène médical qui arrive à pas de géant va envahir nos modes de vie et risquer d’imposer une sorte de dictat où les assurances et les médecins demanderont en quelque sorte à chacun d’adopter des comportements sans risque…
Docteur Claude Dalle
Diplômé d’acupuncture, mésothérapie, hypnose Ericksonienne. Conférencier international, chargé de cours à la faculté de Médecine de Paris. Directeur scientifique de congrès. Président de la WOSIAM (World Society for Interdisciplinary Anti-Aging Medecine). Président Fédération Européenne de l’Age Actif. Membre de l’International Hair Research Society. Livres : « Anti-Aging : the guide », « Les traitements anti-âge », « Peau et anti-âge ».