Par le Docteur Frédéric Braccini
La toxine botulique fête ses vingt ans en médecine esthétique et reste le premier traitement rajeunissant du visage demandé par les patients. Ce produit fascinant continue de faire l’objet de nombreuses études cliniques. De nouvelles indications et techniques sont possibles grâces aux recherches et à la pratique des chirurgiens et des médecins. Aujourd’hui, la toxine peut être utilisée en traitement « Full Face » associée à d’autres procédures.
Précision et pureté pour une répartition millimétrée
La toxine botulique peut être utilisée de manière ultra précise quant au site et à la profondeur d’injection afin d’obtenir des réponses « myo-modulatoires » très ciblées. Ces évolutions d’utilisation sont possibles grâce à une meilleure compréhension de la distribution en 3 dimensions des muscles de la face. D’où une approche raisonnée de traitement en « 3D ». Parmi les toxines sur le marché français formulées pour avoir un rayon de diffusion limité, et ce afin d’apporter plus de précision à la correction tout en évitant un aspect rigide, j’ai tendance à utiliser l’IncobotulinumA (Bocouture) qui est décrite comme « pure » par l’industrie pharmaceutique. Sur le plan physio-chimique, elle ne contient aucune protéine complexante et donc en théorie, aucun élément pouvant induire une réaction auto-immune et la production d’anticorps par l’organisme, ce qui est intéressant pour les personnes ne répondant pas à la toxine botulique avec protéines complexantes.
Cette toxine répond sur le plan clinique à une précision de diffusion intéressante, et a priori moins de réponses immunitaires. Cela est d’autant plus intéressant que l’on connaît mieux les répartitions musculaires et les zones de jonction neuromusculaires, là où se termine le nerf dans le muscle. La condition sine qua non est de savoir où injecter en profondeur et où aller en superficiel, selon les attaches musculaires. Ceci permet une grande précision quant à la maîtrise de la diffusion et de son action. Le résultat obtenu sur un visage mobile est plus naturel car il respecte la dynamique faciale et évite l’aspect figé.
Élargissement des zones de traitement
La toxine botulique et l’acide hyaluronique sont des outils très utiles permettant de corriger de manière visible et naturelle les défauts et les changements du visage, ainsi que les expressions négatives telle qu’un aspect fatigué, soucieux, triste ou colérique. En vieillissant, les contractions musculaires modifient les expressions et le patient projette des messages émotionnels non conformes à sa personnalité et à son état d’esprit.
Les rides du front répondent parfaitement aux injections dans le muscle frontalis élévateur des sourcils, ainsi que les rides de la glabelle (muscle corrugator) qui véhiculent des expressions de contrariété et de sévérité. Dans la patte d’oie, 2 à 3 point d’injection selon les cas vont lisser les rides périorbitaires (muscle orbicularis occuli) et si besoin, relever la queue du sourcil. En pratique, la toxine est parfois utilisée au delà des indications déposées par exemple, dans la partie médiane au niveau du nez, certaines personnes ont parfois une forte activité d’un petit muscle (depressor septinasi) qui tire la pointe nasale vers le bas et qui accentue sur le profil une éventuelle bosse. Une petite dose de toxine bloque ce muscle et permet ainsi une rotation de la pointe vers le haut, ce qui adoucit la bosse. On peut aussi agir sur les muscles dilatateurs des narines.
Le sourire gingival peut être traité en relaxant les muscles qui tirent la lèvre vers le haut, pouvant ainsi recouvrir la gencive lors du sourire. Cette injection a aussi une action lissante sur le sillon nasogénien.
Des plis d’amertume marqués présentent l’un des aspects les plus négatifs de l’expression faciale. Liés pour une grande partie à l’hyperactivité du muscle qui tire le coin de la bouche vers le bas, sa relaxation repositionne les commissures.
Quant au honni « code barre » sur la lèvre blanche, des micro injections en complément d’autres techniques peuvent apporter un bénéfice. Dans le tiers inférieur, les muscles de la mastication très puissants sont responsables d’une mâchoire carrée. Plusieurs séances à intervalles réguliers permettent de les relaxer, d’en diminuer l’épaisseur et de donner au visage un aspect plus féminin et de forme triangulaire. L’hyperactivité de ce muscle est souvent associée au bruxisme et la toxine a donc un rôle à la fois esthétique et fonctionnel.
L’aspect peau d’orange du menton, dû à la contraction de deux petits muscles, est aisément traité. Fin et étalé, le muscle peaucier du cou se dégrade avec les années et laisse apparaître les cordes platysmales. Ces cordes tendues peuvent être relaxées par des injections sur la longueur du muscle, permettant ainsi d’améliorer dans certains cas l’aspect du cou.
Par le Docteur Frédéric Braccini
Chirurgien de la face et du cou, Nice. Formation hospitalo-universitaire hôpitaux de Marseille. Chef de clinique puis Praticien associé de l’Hôpital Américain de Paris. Expert international en médecine et chirurgie esthétique de la Face. Co-fondateur et Past-Président de la Société Avancée en Médecine et Chirurgie Esthétique et Plastique (SAMCEP), Membre actif de l‘European Academy of Facial Plastic Surgery et de la Rhinoplasty Society of Europe.
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